Des lobbies oeuvrent aux Etats-Unis en faveur d'une suppression des visas pour les Tchèques

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Les citoyens tchèques vont devoir continuer à faire leurs demandes de visas pour se rendre aux Etats-Unis. Ce lundi, le Premier ministre, Jiri Paroubek, a rencontré l'ambassadeur américain, William Cabanniss, qui a confirmé cette mesure, mais se veut encourageant.

L'ambassadeur américain William Cabanniss et le Premier ministre Jiri Paroubek,  photo: CTK
C'est suite à l'intervention télévisée du ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, que le Premier ministre tchèque a réagi. Cyril Svoboda s'était en effet exprimé pour un renforcement des contrôles et une plus grande sévérité vis-à-vis des touristes américains, canadiens ou australiens, une façon détournée de mettre en lumière le déséquilibre qui existe à l'heure actuelle, puisque les Tchèques, eux, ont toujours besoin de visas pour se rendre aux USA. Mais si Jiri Paroubek a d'abord remarqué que ce type de mesure aurait dû être mis en place depuis longtemps, il a adopté un ton plus modéré lors de sa visite à l'ambassade américaine et a expliqué pourquoi une telle décision ne serait pas « sage » :

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« Parce que nous nous mettrions nous-même des bâtons dans les roues. L'an dernier, 300 000 touristes américains sont venus chez nous, et nous voulons que cette année, il y en ait 370 000, nous avons investi des dizaines de millions de couronnes dans une campagne marketing avec l'association des agences de voyages américaines : notre but est bien d'attirer le plus de touristes américains. Les touristes américains et japonais sont ceux qui dépensent le plus en RT. Donc du point de vue économique, ce ne serait pas judicieux pour le pays. »

A l'heure actuelle, de tous les nouveaux pays membres de l'UE seuls les Slovènes peuvent se rendre aux USA sans visas. Petr Kolar, ambassadeur de la RT à Washington, a récemment expliqué que des organisations oeuvraient en faveur d'une suppression des visas pour les Tchèques :

« Oui, nous avons de nombreux alliés de notre côté, qui se rendent bien compte que stratégiquement, il n'est pas raisonnable de maintenir cette asymétrie. Il s'agit d'individus, mais aussi d'organisations, de gens qui considèrent que nous sommes un allié important, non seulement du point de vue européen mais aussi au niveau global. Et pour eux il est important qu'un tel allié soit à égalité avec les Etats-Unis, tout comme d'autres membres plus anciens de l'UE. »

Petr Kolar a expliqué que ces lobbies pouvaient être des associations de Tchèques aux Etats-Unis, mais également des groupes de pression cubains, reconnaissants pour l'aide tchèque à la dissidence. Une activité qu'a d'ailleurs confirmée William Cabaniss, ajoutant que les efforts dans ce sens étaient menés par des groupes d'intérêts rassemblant aussi les Slovaques et les Polonais qui se trouvent dans la même situation. Il s'agit surtout d'exercer une influence favorable sur les membres du Congrès américain, seuls habilités à décider de la politique en matière de visas.