Des soldats tchèques au Liban ?

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Au Liban, après la cessation des hostilités entre l'armée israélienne et le Hezbollah, l'ONU souhaite qu'une avant-garde de plus de 3000 hommes soit déployée sur le terrain d'ici quinze jours. A Prague, où le nouveau gouvernement peine toujours à être formé, on n'est pas encore sûr de pouvoir participer à cette force internationale de maintien de la paix.

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Difficile pour les Tchèques de prendre des décisions d'une telle importance en ce moment, alors que le gouvernement de centre-gauche vient de donner sa démission et que le nouveau cabinet n'a pas encore obtenu la confiance du Parlement. Pour le Premier ministre démissionnaire cependant, l'envoi de quelques dizaines de soldats au Sud-Liban ne devrait pas poser de problèmes:

« S'il s'agit pour nous d'envoyer une aide militaire, je ne pense pas que nous devrions envoyer une armée entière, mais personnellement il me semble qu'il suffirait d'envoyer une cinquantaine, voire une centaine de soldats. », indique Jiri Paroubek (CSSD).

Mais celui qui vient d'être nommé Premier ministre à la place de Jiri Paroubek se veut plus prudent:

« Nos possibilités en matière militaire sont assez limitées, étant donné que nous participons déjà à plusieurs missions internationales. Il faudrait le cas échéant que nous rappelions des soldats qui participent à ces autres missions... », dit Mirek Topolanek (ODS).

Les autres missions auxquelles fait allusion le nouveau Premier ministre sont essentiellement la KFOR au Kosovo et l'opération « Liberté immuable » en Afghanistan. Deux missions dirigées par l'OTAN, dont Prague est membre depuis 1999. Par ailleurs, une centaine de policiers militaires participent à la formation des forces de l'ordre en Irak.

Selon Karel Kühnl, qui était jusqu'à ce mecredi le ministre de la Défense, l'armée tchèque a la capacité de participer à d'autres missions. Mais c'est avant tout un problème de budget :

« Si le prochain budget et les moyens alloués à la Défense le permettaient, alors l'armée de la République tchèque pourrait préparer des soldats à une telle mission. »

Cyril Svoboda,  photo: CTK
Mais pour le diplomate expérimenté qu'est l'ancien ministre tchèque des Affaires étrangères, ce n'est pas seulement une question d'argent. Cyril Svoboda :

« Cela va être une mission pénible... Il y aura des échanges de tir... Je pense qu'il est bon de se répartir les rôles au sein de l'Union européenne, et il serait bien que participent à cette mission des pays qui ont une plus grande expérience et un plus grand intérêt. »

Une allusion faite par Cyril Svoboda à des pays comme la France, qui a, il est vrai, une certaine expérience du terrain : en 1983, 58 parachutistes français étaient tués à Beyrouth, dans un attentat attribué au Hezbollah...