Deux regards français sur les élections législatives

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Quel est l'enjeu des élections législatives qui ont lieu en République tchèque, selon deux journalistes français, implantés à Prague ? Martin Plichta :

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"Ces élections mettent en jeu une alternance possible, puisque après deux ans d'opposition, l'ODS, le parti de droite du président Vaclav Klaus, espère retrouver le pouvoir, le gouvernement. Il aura fort à faire, puisque la social-démocratie défend un bilan somme toute assez positive surtout sur le plan économique et social, puisque le pays connaît une des croissances des plus élevées et des plus importantes jamais enregistrées dans la région depuis la chute du communisme, et surtout une baisse du chômage, une hausse des salaires conséquente ».

« Il faut empêcher ou arrêter la montée des communistes ». Voilà un stéréotype qui s'est imposé dans le pays depuis un certain temps. Pensez-vous que les communistes représentent aujourd'hui un danger réel ?

« Les communistes tchèques sont en effet un peu particuliers. Ils sont restés orthodoxes, comme on disait à l'époque et ont montré peu d'entrain à s'excuser pour les crimes et la dictature qui a duré ici quarante ans ou même plus de quarante ans. Mais je ne pense pas qu'aujourd'hui, les communistes soient une vraie menace pour la démocratie ou le système tchèque. Bien sûr il est toujours préférable que les communistes aient le moins de pourcentage aux élections, mais ils ne représentent pas un réel danger ».

Mirek Topolanek,  photo: CTK
Christine Dupré, correspondante de plusieurs journaux et radio français, estime que la campagne électorale tchèque, qui a pris fin jeudi, manquait de thèmes forts.

« Il y a effectivement très peu d'idées, on a pu assister à un étalage de boue, à des accusations réciproques de participations à des affaires de corruption, à des opérations de crime organisé etc. etc.. Des thèmes économiques ont été évoqués - qui va augmenter les retraites ou baisser les impôts - là encore c'est des promesses sans trop de véracité, sans trop de fondement, parce que on sait que quelque soit la force qui gouvernera le pays, elle ne pourra pas faire une politique qui soit très différente de celle qui existe à présent, il n'y a pas question non plus d'imposer des réformes comme en Slovaquie au niveau fiscal ou de transformer radicalement le financement du système de santé. La campagne électorale, c'était beaucoup une confrontation de personnes, une confrontation de camps politiques, finalement ».