Double qualité des aliments : Andrej Babiš à la manœuvre

Photo illustrative: Jaroslava Mannová, ČRo

Nouvelle priorité d’Andrej Babiš depuis le lancement de la campagne de son mouvement ANO pour les élections européennes, la double qualité des aliments a de nouveau été abordée, ce jeudi, par le chef du gouvernement, qui a rencontré les représentants des groupes agroalimentaires. A ces derniers, comme aux chaînes de magasins la semaine dernière, le Premier ministre entendait faire bien comprendre que cette pratique, déloyale selon lui, devait disparaître.

Photo illustrative: Jaroslava Mannová,  ČRo
Avec une casquette rouge portant le slogan « Une Tchéquie forte » vissée sur la tête, Andrej Babiš avait bien insisté, lors du lancement de la campagne électorale de son parti le 2 mai dernier, sur le fait qu’il était inacceptable, à ses yeux, qu’un produit d’une même marque vendue sous un emballage identique ne soit pas de la même qualité selon qu’il soit vendu en République tchèque ou dans un autre pays. Le Premier ministre avait alors prévenu : il allait en toucher deux mots aux responsables des chaînes de magasins et des groupes agroalimentaires. Et c’est donc ce qu’il a fait.

A la sortie de la rencontre de ce jeudi, le chef du gouvernement a affirmé que les représentants de ces groupes lui avaient expliqué que rien n’empêchait la libre circulation des marchandises entre les pays et que les différences dans la composition des denrées alimentaires étaient la conséquence des goûts différents des consommateurs selon les pays. « Par exemple, une boisson à l’orange en Grèce est composée jusqu’à 17% de jus d’orange, car ils cultivent des oranges là-bas, a expliqué Andrej Babiš. Chez nous, il n’y en a que 5%, et c’est pourquoi existe cette argumentation quant aux différentes compositions des produits, car ce sont les gens qui veulent qu’il en soit ainsi. »

Andrej Babiš,  photo: ČTK/Ondřej Deml
Concrètement, Andrej Babiš s’est entretenu avec des représentants de Bidfood, de Coca Cola, de Ferrero, d’Unilever et de Nestlé. Outre les produits alimentaires, le problème de la qualité des lessives en poudre sur le marché tchèque et dans les pays voisins, confrontés eux aussi aux mêmes problèmes, a également été abordé. « Ils (les producteurs) prétendent que commander une marchandise n’importe où en Europe selon ses souhaits n’est un problème pour aucun commerçant en République tchèque », a expliqué le Premier ministre.

La semaine dernière, les représentants de certaines chaînes de magasins s’étaient pourtant plaints du fait que les grandes sociétés productrices ne leur permettaient pas d’acheter à l’étranger les mêmes produits que ceux destinés aux marchés des pays d’Europe de l’Ouest. Conséquence de quoi, Andrej Babiš entend organiser une nouvelle rencontre qui rassemblera cette fois toutes les parties concernées.