Le chef de la diplomatie tchèque invite les pays des Balkans de l’Ouest à approfondir la coopération régionale

Lubomír Zaorálek a participé à une réunion des ministres des Affaires étrangères de six pays des Balkans de l’Ouest avec des représentants de la Commission européenne, photo: MZV

Lubomír Zaorálek a participé, jeudi, à une réunion des ministres des Affaires étrangères de six pays des Balkans de l’Ouest (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Monténégro et Serbie) avec des représentants de la Commission européenne. Le chef de la diplomatie tchèque était présent à Durrës (Albanie) en tant que représentant du pays assurant la présidence du Groupe de Visegrád (République tchèque, Hongrie, Pologne, Slovaquie, aussi appelé V4). La crise migratoire et l’avancement des négociations relatives à l’adhésion des pays de l’ouest des Balkans à l’Union européenne ont constitué les deux thèmes centraux des discussions.

Lubomír Zaorálek a participé à une réunion des ministres des Affaires étrangères de six pays des Balkans de l’Ouest avec des représentants de la Commission européenne,  photo: MZV
Comme les trois autres pays qui composent le Groupe de Visegrád, la République tchèque aspire à ce que l’UE résolve les problèmes découlant de la crise migratoire directement avec les pays les premiers concernés, c’est-à-dire par lesquels les migrants en provenance d’Afrique et du Proche-Orient transitent pour accéder à l’espace Schengen et poursuivre leur route vers les Etats plus au nord de l’Europe. Arrivés en provenance de Turquie, des centaines de milliers de réfugiés ont ainsi traversé les pays des Balkans de l’Ouest, la Macédoine et la Serbie notamment, ces derniers mois souvent dans des conditions indignes vivement critiquées par les organisations humanitaires. L’accord conclu récemment entre les Vingt-Huit et Ankara, qui a entériné le principe de renvoi depuis la Grèce vers la Turquie de tous les « migrants irréguliers », doit permettre, entre autres, de soulager les pays se trouvant sur la route dite des Balkans.

Lubomír Zaorálek a participé à une réunion des ministres des Affaires étrangères de six pays des Balkans de l’Ouest avec des représentants de la Commission européenne,  photo: MZV
Mais dans la région, pour des questions d’intérêt essentiellement géopolitique et plus généralement pour un meilleur équilibre de la carte de l’Europe, le rapprochement entre les pays des Balkans de l’Ouest et Bruxelles constitue une des autres priorités de la diplomatie tchèque. Cela fait déjà quelques années que les gouvernements qui se succèdent à Prague soutiennent ouvertement les candidatures de ces pays, entre autres du Monténégro et de la Serbie, dont les négociations avec la Commission européenne sont aujourd'hui les plus avancées.

Pour favoriser ce rapprochement, comme il l’a expliqué en Albanie jeudi à ses collègues ministres, et sur la base de l’expérience de la République tchèque au sein du Groupe de Visegrád, Lubomír Zaorálek a rappelé l’importance de la coopération régionale dans le processus d’intégration européenne. Selon lui, le financement de projets communs grâce aux fonds européens doit encourager les pays des Balkans de l’Ouest à approfondir leur coopération à l’échelle locale :

Lubomír Zaorálek a participé à une réunion des ministres des Affaires étrangères de six pays des Balkans de l’Ouest avec des représentants de la Commission européenne,  photo: MZV
« Ce sont des choses dont ces pays doivent décider eux-mêmes. Je n’ai nullement la volonté de restreindre de quelle que façon que ce soit leur coopération, le format de celle-ci ou le nombre de pays participants. Il y a d’autres pays qui sont intéressés par un dialogue avec les représentants des Balkans. Ce n’est donc pas mon rôle d’intervenir dans ce domaine précis, car il s’agit là du droit de ces pays de décider en toute souveraineté. Une autre chose est de leur tendre la main pour leur proposer de coopérer dans les affaires d’intérêt commun et faire en sorte qu’ils se rapprochent des pays de l’UE. Mais pour le reste, c’est aux pays des Balkans de l’Ouest qu’il appartient de prendre les décisions qui les concernent. »

A ce titre, 150 millions d’euros seront versés cette année pour financer différents projets. Mais comme l’a précisé Johannes Hahn, commissaire en charge de la politique régionale et de l’intégration européenne, aucun pays ne recevra de subventions pour un projet uniquement national.