Ecole d'été de cinéma : la chasse aux films brésiliens

Suite de notre série de reportages sur l'école d'été de cinéma de Uherske hradiste. Aujourd'hui Radio Prague vous propose le point de vue de David Cenek, un des organisateurs du festival qui a choisi les films, spécialiste du cinéma hispanique et latino-américain. Il a évoqué la sélection de films brésiliens présentés cette année et expliqué pourquoi il avait été si difficile de rassembler des films représentatifs pour la rétrospective :

C'est pour cela que c'était difficile. Il faut avouer que pour notre choix de films brésiliens pour la rétrospective de cette année, ce n'était pas la meilleure année, car les copies des grands réalisateurs du cinéma nôvo, Carlos Diegues, Leon Hirszman, Nelson Pereira dos Santos etc., sont en train d'être restaurés. La plupart des copies est bloquée. Il a donc fallu chercher dans les cinémathèques à l'étranger, dans les ambassades du Brésil en Europe. Ensuite, il fallait encore avoir l'autorisation, ce qui n'était pas sûr parce que si le réalisateur ne veut pas que son film soit projeté avant qu'il ait été restauré, on ne peut pas. Malgré cela, on a quand même réussi à faire une sélection qui montre bien l'évolution du cinéma brésilien pendants les 100 dernières années. »

« Comme chaque année quand il y a un pays invité, on essaye de faire une sélection de telle façon qu'elle puisse montrer toute la diversité de la cinématographie, des débuts jusqu'à nos jours. On a donc essayé de sélectionner les films les plus importants, à partir du cinéma muet, en passant par les films du genre appelé 'chanchadas' des années 50 jusqu'au cinéma nôvo, les années 70 et après l'essor des années 90. En comparant le système cinématographique du Brésil avec celui du Mexique ou de l'Argentine, au Brésil il n'existe pas vraiment d'institut du cinéma, ou en tout cas qui n'a jamais vraiment bien marché. Vous pouvez vous adresser à la cinémathèque brésilienne, mais après, il faut s'adresser à chaque ayants-droit individuellement et pour chaque film. Les copies sont un peu éparpillées partout. Il faut négocier avec chacun à part. Pour avoir les copies c'est aussi très compliqué car le système brésilien est très bureaucratique, donc cela prend beaucoup de temps, et les Brésiliens ne sont en général pas très dynamiques, ils ont toujours assez de temps.

Le cinéma nôvo, c'est donc en parallèle avec la nouvelle vague en France ?

« C'est à peu près cela. En fait, en France, la nouvelle vague ne dure en réalité que trois ou quatre ans, pas plus. Donc c'est un peu différent. Le cinéma nôvo est vraiment un mouvement avec ses textes, son esthétique, ses idées politiques, qui est plus compact pendant plusieurs années et qui cesse d'exister aussi à cause de la dictature militaire au Brésil, des problèmes survenant au sein du mouvement entre Glauber Rocha et les autres cinéastes. C'est un cinéma politiquement très engagé. »