Enfin la Tchéquie a son ombudsman !
La Chambre des députés tchèque a vécu ce mardi un événement historique: l'élection du premier médiateur de la République. Et c'est Otakar Motejl (68 ans), ex-ministre de la Justice. Mais il devrait aller seul à Brno, lieu où se trouve domiciliée l'institution, sans adjoint, ce dernier ne serait élu qu'en janvier. Plus de détails avec Omar Mounir.
Ainsi donc vient de prendre fin une lutte de huit ans, inaugurée par les sociaux-démocrates, lors de la préparation de la constitution en 1992. Otakar Motejl, candidat préféré du Château et du Sénat, a été élu avec 125 voix sur les 101 requises, laissant très très loin derrière lui ses adversaires. Succès éclatant où les voix de la droite sont pour quelque chose, cette même droite qui, naguère, avait torpillé le projet de réforme de la justice présenté par Motejl. Comme il faisait de l'aboutissement de ce projet un point d'honneur, il avait rendu le tablier. Marie Hoskova, qui, elle aussi avait la bénédiction du Sénat, n'a obtenu que 14 voix, et Vaclav Trojan, pour qui Havel dirait oui, n'a eu que 4 voix.
Le problème n'est pas, pour autant, résolu. L'institution du médiateur est, par définition, apolitique et l'on comprend que la loi exige que le candidat soit sans affiliation à un parti. Ce n'est pas toujours facile, pour ne pas dire impossible. Motejl, non seulement, il fut ministre dans l'actuel gouvernement social-démocrate, sans avoir la carte de membre du parti, mais il n'a jamais fait mystère de sa sympathie pour la social-démocratie. Il n'empêche que, sur la place politique, il fait figure de doyen respectable et présentant pour le poste toutes les garanties de neutralité et de probité. La politique conserve cependant ses droits... Et l'on laisse transparaître des couloirs de la Chambre, que pour faire bonne mesure, l'adjoint de Motejl devrait être de sensibilité de droite.
Interrogé par le quotidien Pravo sur ses priorités, Motejl a répondu avec humour: "Ce n'est pas la gare principale, mais il n'y a rien là-bas. Ni personnel, ni baraque achevée et pas même le nécessaire pour travailler. La maison doit être, en principe, terminée vers juin de l'an prochain. Bien entendu, je dois trouver le personnel. Le malheur est que je n'ai pas d'adjoint et je dois régler tous les détails matériels moi-même, afin que mon administration soit équipée, fonctionnelle et surtout pas chère.