Etudier à Brno : IIème partie

L'Université Masaryk, photo: www.phil.muni.cz
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Voici la suite du récit d'un étudiant français, actuellement stagiaire de Radio Prague, concernant son récent séjour à Brno. Une ville à laquelle il avoue, en dépit des idées préconçues de beaucoup de ses compatriotes, voire d'ignorance, un certain charme et beaucoup de dynamisme.

C'est donc dans cette ville très dynamique que j'ai suivi un mois de cours intensifs de tchèque, dans le cadre de l'école d'été de l'Université Masaryk, en compagnie de plus de 150 tchécophiles de tous les âges, allemands, autrichiens ou polonais qui venaient en voisins, mais aussi américains, estoniens, macédoniens, portugais... et français. Les cours se déroulaient tous les matins de 9h00 a 13h15, sauf le vendredi - jour de promenade (nous nous sommes rendus à Prague, dans le massif des Beskydes et à Lednice-Valtice) - et le dimanche - jour de repos. Autant dire que, sauf à faire preuve d'une mauvaise volonté hors du commun, nous étions forcés de progresser. L'après-midi, des films en tchèque et des conférences étaient proposés, mais les débutants ne pouvaient guère en profiter.

La résidence universitaire dans laquelle nous logions avait vraiment des allures de tour de Babel, et pas seulement du fait de ses douze étages. Dans cet improbable microcosme cosmopolite, l'allemand, l'anglais, le tchèque, le français... se mêlaient au point de former une étrange langue hybride. Nous nous sentions citoyens du monde... tout en conservant nos manies nationales. Pour nous autres venus de l'Hexagone, il a d'abord fallu s'habituer à l'inénarrable gastronomie tchèque qui, chaque jour, figurait au menu du restaurant universitaire. La rencontre des Francais avec les knedliky et autres smazeny syr (fromage pané) n'est pas une mince affaire mais, à en juger par leur succès croissant, l'habitude, comme l'appétit, viennent en mangeant.

Brno
Une fois cet obstacle surmonté, nous avons pu profiter de la trépidante vie étudiante et culturelle de la capitale morave. Refaire le monde autour d'une Plzen - ou, mieux, de la Starobrno locale -, mettre en pratique nos cours de tchèque avec des autochtones, visiter les nombreux musées - qui proposaient notamment une intéressante biennale internationale d'art contemporain -, déambuler à la recherche des richesses architecturales insoupçonnées de cette ville pleine de surprises... : il n'était guère difficile de meubler nos heures creuses. Le dernier jour, quand vint le temps des adieux, ce n'est donc pas sans une pointe de nostalgie que nous avons entonné tous en choeur les chansons traditionnelles bohêmiennes, moraves ou slovaques que nous avions apprises, accompagnés de musiciens folkloriques et de bouteilles de vin, morave bien sûr.

Auteur: Adelin Royer
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