Fin de l'accord d'opposition ?
On entend de plus en plus de voix demandant la fin de l'accord d'opposition conclu, entre la social-démocratie au pouvoir et la plus forte formation politique de l'opposition, le Parti civique démocrate. Informations par Alain Slivinsky.
Rappelons d'abord ce qu'est ce fameux accord d'opposition. C'est un accord, qui a été conclu, après les dernières élections législatives, en 1998, entre la social-démocratie qui a pris le pouvoir, mais minoritaire, et le Parti civique démocrate (ODS). C'est ce dernier qui était au pouvoir et représentait la principale force de l'opposition de droite, après les législatives de 1998. L'ODS, par cet accord, s'engageait à tolérer le gouvernement social-démocrate en échange, naturellement, de certaines concessions. Trois années après, de plus en plus de représentants de la social-démocratie seraient pour la dénonciation de cet accord. Ils se sont fait entendre lors d'une récente réunion de préparation au congrès des sociaux-démocrates, au printemps. Lors d'une conférence de presse, lundi, le chef de l'ODS, et président de la Chambre des députés, Vaclav Klaus, a déclaré : « Nous réagissons à la conférence des sociaux-démocrates, avant leur congrès, et nous constatons que leurs opinions diffèrent. Nous voulons savoir à quoi nous en tenir, et nous espérons que nous serons capables de l'entendre." Selon Klaus, la social-démocratie de la Bohême centrale, son leader Milan Urban, sont pour la dénonciation de l'accord d'opposition. Vladimir Spidla, vice-président de la social-démocratie et seul candidat au poste de président du parti, affirme que tout cela n'est pas nouveau, ce n'est pas une réaction à la conférence de son parti, car l'ODS avait avancé le problème de l'accomplissement de l'accord d'opposition, il y a plusieurs jours déjà. Les sociaux-démocrates se préparent aux négociations avec l'ODS. D'un autre côté, Vladimir Spidla a déclaré qu'au moment des législatives, en 2002, la social-démocratie sera libre et sans engagement. Jitka Kupcova, vice-présidente du parti, affirme que celui-ci n'a pas discuté de l'accord d'opposition. Sa dénonciation éventuelle est l'objet de déclarations individuelles des membres de la social-démocratie. L'ODS, de son côté, reproche aux sociaux-démocrates de ne pas respecter leurs engagements. Il s'agit aussi bien du budget de l'Etat de l'année dernière, que de la stratégie de la République tchèque dans son approche de l'Union européenne. Un budget avec un déficit plus important que prévu, des concessions faites à l'Union européenne et non consultées avec les autres partis politiques. L'accord d'opposition, garantissant une certaine stabilité politique en Tchéquie, tiendra-t-il jusqu'aux élections de 2002 ? Les deux formations politiques qui l'ont signé nous donneront, peut-être, une réponse rapide, car la question de la réalisation du budget de l'année dernière est en discussion.