Foot - éliminatoires Coupe du monde : enfin se qualifier !

Pavel Nedved

Deux mois après sa douloureuse élimination en demi-finale du championnat d'Europe portugais contre la Grèce (0-1 après prolongations), l'équipe nationale tchèque de football entame, mercredi, les éliminatoires pour la Coupe du monde 2006 en Allemagne. A l'Amsterdam Arena, les partenaires de Milan Baros, meilleur buteur de l'Euro, se frotteront, pour la quatrième fois en un an et demi, aux Pays-Bas.

Une nouvelle aventure commence, donc, pour une équipe qui avait séduit l'Europe du football en juin dernier. Malgré les hésitations formulées publiquement par son capitaine Pavel Nedved sur la suite à donner à sa carrière internationale, aucun joueur n'a quitté le navire. Tout un groupe voit devant lui la perspective de participer, enfin, au plus beau des tournois sous le maillot tchèque. Car si depuis la partition avec la Slovaquie en 1993, la République tchèque n'a, en effet, manqué aucun championnat d'Europe, jamais, en revanche, elle n'est parvenue à se qualifier pour une Coupe du monde. L'élimination par la Belgique en barrages du dernier Mondial japonais et coréen, à l'automne 2001, vécue à l'époque comme un drame national, reste d'ailleurs un traumatisme dont les cicatrices ne sont pas encore complétement refermées. Cette fois-ci, les Tchèques abordent les qualifications avec la ferme intention de ne pas revivre la même désillusion. Mais le sort n'a pas été tendre avec eux. En plus des retrouvailles avec les redoutables Néerlandais, les hommes de Karel Bruckner auront, en effet, pour adversaires la Roumanie, la Finlande, l'Arménie et Andorre dans le groupe 1.

En outre, pour leur périlleux déplacement en terres bataves, les Tchèques doivent faire face à une cascade de forfaits. A celui de Pavel Nedved, handicapé par son genou, sont notamment venus s'ajouter ceux de trois autres titulaires à part entière, Tomas Galasek, Vladimir Smicer et Karel Poborsky. Résultat, à l'approche de la rencontre au sommet contre les hommes du nouveau sélectionneur « oranje » Marco Van Basten, Karel Bruckner doit repenser pratiquement tout son milieu de terrain. Sur la pelouse de l'Ajax, Tomas Rosicky sera par conséquent le seul rescapé du quatuor bien organisé et le plus souvent inspiré qui avait fait des siennes à l'Euro portugais.

Karel Bruckner,  photo: Ondřej Prokop / ČRo
Tout aussi inquiétant, vendredi, en match de préparation contre Mlada Boleslav, équipe locale promue cette saison en première division, les joueurs n'ont pas rassuré leur entraîneur puisqu'ils se sont inclinés (0-1). Plus encore que le résulat, c'est le visage affiché par son équipe qui a considérablement irrité Karel Bruckner :

« Il y a eu beaucoup de choses concernant la performance des joueurs qui ne m'ont pas plu. Le match était prévu à cet effet, pour que nous puissions voir où nous en sommes. (Ironique) Mais après un quart d'heure de jeu, nous étions déjà fixés. Malgré tout, nous avions besoin de ce match, il s'est révélé intéressant, même s'il l'a été essentiellement à la lumière de tous les aspects négatifs qui sont apparus au grand jour. »

Une analyse également partagée par le gardien de but Petr Cech :

Petr Cech,  photo: CTK
"Nous avons tout fait à l'envers. Rien de ce que nous avions convenu n'a fonctionné. Si on regarde les statistiques, on s'aperçoit que le nombre de tirs au but et d'occasions est le plus faible de nos vingt derniers matches. En plus, l'adversaire a eu un peu de réussite : il y avait toujours un joueur pour contrer et leur gardien a fait le reste. Je pense qu'il y a parfois des matches comme celui-ci et aujourd'hui c'était notre tour. »

Critiqués publiquement et remis en place, tant sur le terrain que dans leurs têtes, par l'encadrement technique depuis, les Tchèques aborderont cependant le grand rendez-vous de mercredi dans de toutes autres dispositions. Avec quel résultat à la clef ?