« Hezky česky » : le tchèque plus facile pour les enfants étrangers
Le nombre d’enfants étrangers qui fréquentent les écoles tchèques augmente rapidement. Les instituteurs enseignent ainsi de plus en plus souvent le tchèque à des élèves dont les connaissances linguistiques sont limitées. Toutefois, en raison du soutien insuffisant de l’Etat, la plupart doivent se débrouiller comme ils le peuvent. Un nouveau manuel, publié par l’Institut national pour la formation continue, entend faire évoluer la situation.
Afin de pouvoir suivre les cours avec leurs camarades tchèques, ces enfants doivent donc atteindre, le plus rapidement possible, un niveau de tchèque suffisant. Pour les aider dans leurs efforts, certains établissements leur proposent des heures de tchèque supplémentaires. Institutrice dans une école primaire de Karlovy Vary (Bohême de l’Ouest), dans une zone où les résidents étrangers sont relativement nombreux, Jana Táborková organise des cours de ce type depuis 2008 :
« La nécessité de donner des cours du tchèque langue étrangère est assez forte chez nous. Cette année, nous avons plus de cent enfants qui fréquentent ces cours. Personnellement, je me focalise sur les débutants, donc sur les enfants qui arrivent dans notre pays et notre école. Je travaille également avec les enfants du second degré de l’école primaire, qui ont entre 11 et 15 ans et ont eux aussi besoin des principales de base de la grammaire. »
Cette situation est plus ou moins analogue dans d'autres écoles tchèques. Le problème est que de nombreux instituteurs ne savent pas comment enseigner le tchèque à des enfants ne parlant qu'une langue étrangère. Bien que le soutient de l’Etat tende à s’améliorer, il manque encore des mesures systématiques et les enseignants concernés ne possèdent souvent aucune formation spécialisée. Jana Táborková :« Quand nous avons commencé à enseigner le tchèque aux enfants étrangers, il n’existait pratiquement aucun manuel. Je devais préparer mes cours d’une classe à l’autre. C'est la raison pour laquelle j’ai créé un dossier composé de différentes fiches d’exercices et de matériaux méthodologiques. »
Pour faire évoluer les choses, Jana Táborková a composé sur la base de ce qu'elle possédait déjà un manuel pour faciliter le travail des enseignants. Appelé « Hezky česky », un titre difficilement traduisible qui fait référence à la beauté de la langue tchèque, ce nouvel ouvrage a été récemment publié par l’Institut national pour la formation continue, un opérateur du ministère de l’Education :
« Grâce à mon expérience avec les élèves étrangers, je me suis aperçue de plusieurs choses qui m’ont ensuite permis de regrouper, de manière logique, des idées qui peuvent être utiles pour l’enseignement de ces enfants. J’ai commencé à enseigner le tchèque aux enfants étrangers quand ma fille était encore toute petite. J’ai donc eu l’idée de travailler avec eux surtout à l’aide d'images. Cette méthode a fait ses preuves, car les enfants ont pu en faire des dictionnaires illustrés et n’avaient dès lors plus besoin de traduction dans leur langue maternelle. Nous avons aussi organisé différents jeux avec ces images de façon à acquérir les bases de la langue de manière ludique. Mais comme les enfants plus âgés demandaient aussi des cours de grammaire, j’ai découvert qu’il était possible de relier certaines règles grammaticales à certains thèmes. En plus des exercices de communication et de vocabulaire, je leur ai donc préparé une partie consacrée à la grammaire qui correspondait au thème abordé. Puis j’ai ajouté quelques épreuves de compréhension de textes. »Le manuel est pour l’instant composé de cinq leçons dont le contenu équivaut à quelque quatre mois de travail. Prochainement, son auteure envisage de le compléter d’autres tomes. Mais qu’apprennent donc concrètement les enfants grâce à cet ouvrage ?
« On y trouve d'abord une leçon d’introduction avec du vocabulaire que les débutants ne connaissent très probablement pas. Cela me permet de reconnaître si un enfant est un débutant ou non. Il y a aussi des vocables qui contiennent des phonèmes difficiles à prononcer comme le ‘ř’. Cela me permet de vérifier si l’enfant sait déjà les prononcer. Bref, c’est une leçon qui me permet de me faire une idée du niveau de langue de mes élèves. »« Les autres leçons se concentrent ensuite sur des thèmes de base tels que la famille, et se poursuivent avec les adjectifs, donc des qualités, des opposés et des couleurs. Cette première partie s'achève avec les vêtements. La suite comportera probablement des leçons consacrées au vocabulaire relatif à la maison et à l’école ou à l’orientation dans le temps et dans l’espace. »