Hommage à Georges Sand

George Sand

Un après-midi à Nohant, c'est sous ce titre que l'Institut français de Prague a rendu, ce samedi, un hommage original à Georges Sand à l'occasion du bicentenaire de sa naissance. Dans les splendides salons du palais Buquoy, dans la lumière douce et chaude des bougies, on a lu les textes de Georges Sand et, notamment, sa correspondance avec Flaubert, et on a écouté des oeuvres de ses deux grands amis musiciens, Chopin et Liszt. Les loisirs du château de Nohant, demeure principale de Georges Sand, ont été évoqués par un spectacle de marionnettes, et on a goûté aussi de quelques gourmandises préparées selon le livre de recettes de Nohant. La soirée a été préparée par Didier Montagné (conception) et par Alain Massuard (choix des textes). Ce dernier a expliqué ses intentions à Radio Prague.

"L'idée, c'était de donner une image vivante de George Sand, pas seulement une image au travers des oeuvres, parce que d'abord c'était difficile de découper dans les oeuvres. En fait, les écrits intimes, la correspondance donnait une sorte de fil conducteur. Donc on a triché un peu. C'était plutôt une soirée dans la mémoire de George Sand, parce que c'était impossible de réunir tout le monde. Donc, j'ai pioché dans sa correspondance, qui est très riche. Je connais bien aussi la correspondance de Flaubert que j'aime beaucoup. Donc, c'était très facile de faire un petit jeu de balle de liège, comme le dit, je crois, Flaubert lui-même, entre les deux."

Est-ce qu'on lit encore Georges Sand?

"Ah, c'est une question que je me suis posée en cours de route. Je me suis aperçu que je ne l'avais pas relue, depuis longtemps. Bien entendu, pour me préparer je me suis mis à la lire ou à la relire, quelquefois à la lire tout simplement. En particulier je n'avais jamais lu "L'Histoire de ma vie", un très très joli livre, très enlevé. Je ne suis pas sûr qu'on lise beaucoup les oeuvres littéraires les plus compassées, mais qui ont été les plus grands succès du XIXe siècle. Je pense qu'on les a un peu oubliées. Je pense que le personnage a beaucoup emporté sur l'écrivain en fait. Je ne dirais pas que l'écrivain soit oublié, parce qu'il y a des oeuvres comme Consuelo, et même La petite Fadette ou La mare au diable, qui sont, je pense, encore très lues."

(Nous reparlerons plus largement de la soirée au palais Buquoy dans la rubrique Rencontres littéraires, du samedi 25 décembre.)