Il y a cinquante-cinq ans, Jan Zajíc s’immolait à Prague
Le 25 février 1969, un jeune étudiant tchèque de 18 ans s’immolait à deux pas de la place Venceslas. Comme Jan Palach 40 jours plus tôt, Jan Zajíc entendait ainsi protester contre l’occupation de la Tchécoslovaquie par les troupes du pacte de Varsovie depuis août 1968.
Aux dires de ses proches, c’est après les événements de 1968 que Jan Zajíc, élève d’un lycée technique à Šumperk, en Moravie du Nord, a commencé à s’intéresser à la politique. Il a ensuite participé à la grève de la faim organisée par des étudiants tchèques juste après la mort de Jan Palach, le 19 janvier 1969, avant même que celui-ci ne soit inhumé. Un événement qui l’aurait beaucoup touché, tout comme le fait que rien n’ait vraiment changé après cela dans la Tchécoslovaquie occupée par les armées du Pacte de Varsovie.
Les torches vivantes de 1969
Il y a exactement cinquante-cinq ans, le 25 février 1969, soit le jour anniversaire du putsch communiste de 1948, Jan Zajíc s’immole donc par le feu dans une rue adjacente à la place Venceslas à Prague. Contrairement à Jan Palach, mort trois jours après son passage à l’acte, Jan Zajíc succombe à ses brûlures le jour-même. Par ailleurs, à la différence de Palach, Jan Zajíc avait évoqué son intention à ses amis, laissant une lettre d’adieu à sa famille dans laquelle il expliquait les motifs politiques de son acte – ce qui n’a pas empêché les médias de le présenter comme un suicide.
De peur que les obsèques ne tournent à la manifestation nationale, les autorités tchécoslovaques ont interdit qu’elles se tiennent à Prague, comme Jan Zajíc l’avait souhaité. Ce qui n’a cependant pas empêché des milliers de personnes d’assister à la sépulture à Vítkov, petite commune de Moravie-Silésie d’où il était originaire.
En commémoration de Jan Zajíc, différents événements sont organisés en ce mois de février 2024, et notamment le débat « Jan Zajíc et les autres torches vivantes de 1969 » à l’initiative du Musée de la mémoire du XXe siècle.