Presse : A l’approche des élections législatives
Cette nouvelle revue de la presse tchèque retient quelques observations liées aux élections législatives d’octobre et concernant, par exemple, l’impact du Covid-19 ou les hésitations des électeurs. Le prestige de l’armée tchèque à la lumière de ses récents engagements est un autre sujet traité. Quelques mots enfin sur la candidature d’une femme officier tchèque au poste suprême d’Interpol.
Du déjà-vu. Tel est le terme qui, selon l’auteur d’un texte publié sur le site aktualne.cz, décrit le mieux la situation en Tchéquie à l’approche des élections législatives d’octobre. « On fait comme si le coronavirus n’existait pas », écrit-il avant d’expliquer :
« L’été dernier, le gouvernement a décidé d’ignorer le problème du Covid-19 à cause des élections régionales d’octobre. Le même scénario semble se reproduire cette année, à l’approche des élections législatives qui auront lieu les 8 et 9 octobre. Tandis qu’il y a un an, le ministre de la Santé n’avait pas réussi à imposer le port du masque obligatoire, cette fois-ci il a échoué à pousser les Tchèques, dont une grande partie demeure sceptique, à se faire vacciner. Ainsi, il y a dans le pays près de 400 000 personnes de plus de 60 ans qui ne sont toujours vaccinées, le taux de vaccination de la population se situant autour de 52%. »
Le commentateur rappelle que ce « populisme électoral » a apporté au Premier ministre Andrej Babiš et à son mouvement ANO la victoire dans dix des quatorze régions. Tout indique, selon lui, que cette fois-ci, sa victoire concernera l’ensemble du pays :
« Tout comme l’année dernière, les gens ont tendance à oublier que le coronavirus est dangereux. Et pourtant, au cours du mois de septembre, le nombre de contaminations va très probablement augmenter. Les dirigeants politiques et pas seulement ceux qui sont actuellement au pouvoir chercheront à sensibiliser les gens sur leur responsabilité individuelle, prétendant que la situation demeure excellente... Mais que se passera-t-il dès que les bureaux de vote seront clos ? Faudra-il, à l’instar de l’année dernière, recourir à de nouvelle contraintes et restrictions ? »
« Le Premier ministre a ‘sagement’ estimé qu’il fallait préférer un électeur non indigné à un électeur en bonne santé. ». C’est ce que remarque avec un brin d’ironie, un commentateur du journal Deník. « C’est pour cette raison qu’il s’est opposé à la volonté du ministre de la Santé de rendre les tests antigéniques payants pour ceux qui ne sont pas vaccinés » , a-t-il encore précisé. Selon lui, l’automne qui vient ne sera pas pour autant si sombre que celui de l’année écoulée :
« La vaccination de la majorité de la population adulte et une immunité collective plus élevée que prévue peuvent nourrir un optimisme modéré. Il faut cependant tout faire pour éviter les scénarios catastrophes. Le nombre de décès dus au coronavirus en Tchéquie (quelque 30 000 cas pour près de 10 millions et demi d’habitants) est alarmant. »
Une campagne électorale négative ?
« Il est difficile de remporter les élections législatives avec une campagne négative ». C’est du moins ce qu’estime l’auteur d’un texte publié dans le quotidien économique Hospodářské noviny qui réagit à la phase finale de la campagne électorale de la coalition d’opposition SPOLU qui regroupe trois partis de droite. Celle-ci a décidé de miser sur un appel négatif, mettant en garde face à un éventuel gouvernement formé par des populistes et des extrémistes « qui tournerait le pays vers l’Est ».
« Evidemment, ce type de message est fort et légitime. Cela dit, on peut douter de son efficacité, car il dit contre quoi et contre qui il se définit sans mettre en valeur des propositions pertinentes. Il est vrai que dans le passé, les campagnes négatives ont souvent porté leurs fruits en Tchéquie. Mais pour y parvenir, il faut qu’elles évoquent des menaces capables d’inquiéter le camp opposé ce qui n’est pas le cas ici. De telles affirmations ne peuvent que stabiliser les positions des électeurs qui sont déjà décidés. »
« Ce ne sont pas des questions d’ordre abstrait, mais celles liées à la vie courante qui préoccupent les gens : la vie chère, la crise du logement, la protection contre les catastrophes, les impôts, les services, les infrastructures », explique le commentateur du journal Hospodářské noviny. C’est donc dans une offre positive que réside selon lui la clé du succès aux élections.
Impossible de prédire le vainqueur des élections
Selon les sondages, jusqu’à un tiers des électeurs se décident ou changent de décision le jour même des élections. Ce constat permet à l’éditorialiste de l’hebdomadaire Respekt de noter :
« En ce moment, tout modèle électoral suscite tantôt l’enthousiasme, tantôt le scepticisme et la déception. Pourtant, rien n’est certain. Les sondages ne prédisent pas les résultats des élections, reflétant tout simplement le climat et les tendances du moment. Le nombre d’indécis demeure effectivement assez élevé. En plus, la véritable campagne vient tout juste de démarrer et on ne peut pas savoir quels seront les événements que les prochaines semaines vont apporter. Tout est ouvert. »
« Or, en dépit des résultats des sondages et des sympathies du moment, il n’y a qu’une seule chose que l’on peut dire avec certitude : c’est le parti qui obtiendra le plus de suffrages qui sortira vainqueur des élections législatives d’octobre », conclut le commentateur de Respekt.
Le prestique de l’armée tchèque dans la société tchèque
L’Afghanistan, la tornade en Moravie, le Covid-19... L’armée tchèque a très bien géré toutes ces récentes opérations et son travail mérite d’être reconnu. C’est ce qu’indique un texte publié sur le site du magazine Reflex dans lequel on pouvait lire :
« On peut constater qu’aujourd’hui, l’armée est une des institutions d’Etat qui fonctionnent à la perfection. Certes, elle n’est pas la seule, car les sapeurs-pompiers, eux aussi, sont très impliqués, mais c’est elle qui s’est fait tout particulièrement remarquer ces derniers temps. »
Les soldats tchèques ont excellé, selon le chroniqueur de Reflex, durant toute la mission afghane, qu’il s’agisse de la présence longue de vingt ans de leurs unités dans le pays ou de la récente évacuation d’urgence de Kaboul. Ils ont fait la preuve de leurs qualités, aussi, lors de la liquidation des dégâts causés récemment par une tornade dans le sud de la Moravie et lors de l’épidémie de coronavirus.
« Tout ceci explique le prestige élevé de l’armée tchèque au sein de la société tchèque », souligne-t-il. Par ailleurs les sondages confirment que de toutes les institutions d’Etat, elle peut se targuer d’avoir la cote de popularité la plus élevée auprès du public
Une Tchèque à la tête d’Interpol ?
L’officier tchèque Šárka Havránková, 45 ans, vice-présidente d’Interpol pour l’Europe, sera l’un des candidats à la tête de cette organisation mondiale de police. « Lors du vote qui se déroulera en novembre, elle entend s’imposer grâce à son expérience au niveau national et mondial », peut-on lire dans le quotidien Lidové noviny de ce mercredi, qui a saisi l’occasion pour rappeler que Šárka Havránková est le premier officier tchèque de l’Histoire à avoir été nommé à un poste au sein de la direction d’Interpol. Une organisation que la République tchèque a rejointe en 1993. Le journal a également écrit :
« Tout au long de sa vie professionnelle, Šárka Havránková s’est notamment consacrée à la coopération policière internationale. Sa connaissance de plusieurs langues, un atout que plus d’un dirigeant politique tchèque pourrait lui envier, lui permet de communiquer avec des policiers dans le monde entier. Etre femme dans un milieu majoritairement masculin ne constitue pas un handicap pour la candidate au poste suprême d’Interpol. Comme elle le dit elle-même, la rivalité entre hommes et femmes n’y est pas à l’ordre du jour. »
