La Commission européenne met en garde devant l’insoutenabilité de la dette publique tchèque

L’appréciation portée par la Commission européenne sur la situation de la dette publique range la République tchèque dans le groupe des pays à risque très élevé, ce qui signifie que sans une réforme ambitieuse, la dette des finances publiques tchèques n’est pas soutenable, à long terme.

Depuis 2006, la République tchèque figure dans le groupe des pays à risque très élevé. Même si le montant global de sa dette publique est plutôt bas à l’échelle des Vingt-sept, le rythme de son accroissement est en revanche l’un des plus rapides. Cette année, le déficit prévu est établi à 5,5% du PIB. Or en 2010, il devrait grimper à 37,9% et si cette évolution continuait, le pays se dirigerait vers une banqueroute, avec un endettement de 66% en 2020 et de 486% en 2060.

Cette hypothèse n’est nullement fantaisiste car elle s’appuie sur les perspectives d’évolution de la population active et des gains de productivité. Au vu de tous ces facteurs, la commission souligne la nécessité de mettre sur pied des réformes des finances publiques et en premier lieu, celle des pensions de retraite. Une décision politique fort impopulaire qu’aucun des cabinets n’a osé opérer depuis 2006, date à partir de laquelle la République tchèque a été négativement évaluée, et qui n’est pas non plus à l’ordre du jour du cabinet actuel, comme l’observe Tomáš Zídek vice-ministre des finances :

Photo: Štěpánka Budková
« On s’ est attendu à ce que la recommandation faite à Prague soit de résoudre les problèmes liés au vieillissement de la population. Il s’agit toutefois d’une affaire tellement délicate dont il n’est possible de discuter qu’après les élections législatives. »

La première tâche du ministre du Budget Eduard Janota, en ce moment, est de préparer un nouveau paquet de mesures restrictives qui permettrait une nouvelle réduction des dépenses. Un objectif non seulement pour 2010, mais à long terme, selon Janota, est de réduire le déficit au-dessous de 3% du PIB, comme l’exigent les critères de Maastricht.

Photo: Archives de Radio Prague
Dans l’évaluation publiée ce mercredi par la Commission européenne, la République tchèque figure dans le même groupe de pays à risque très élevé, au regard de la dette publique, que Chypre, l’Irlande, la Grèce, l’Espagne, la Lituanie et la Lettonie. Dans ce dernier pays, la dette publique est déjà aussi élevée et la crise économique aussi profonde que le marché craint que Riga soit obligée de recourir à la dévaluation de sa monnaie.