La directrice générale de Greenpeace France a donné des conférences en Tchéquie

Michèle Rivasi, directrice générale de Greenpeace France, était l'invitée, ce mardi, à Liberec, en Bohême du nord, puis ce mercredi, à Prague, d'une conférence-débat organisée par l'Ambassade de France en collaboration avec le Bureau franco-tchèque de l'environnement et l'association « Ano pro Evropu », « Oui à l'Europe ». Inscrite dans le cadre d'un cycle intitulé « Cadre de vie et démocratie. En marche vers l'Europe », la conférence-débat portait sur la thématique de l'information et de la participation du public aux questions environnementales. Propos de Michèle Rivasi :

« J'ai été députée de 1997 à 2002 sans être membre ni du Parti socialiste, ni des Verts, et je me suis beaucoup battue pour le droit à l'information des citoyens. Que ce soit dans le domaine qui touche à la santé et à l'environnement, aussi bien sur les champs électromagnétiques, les portables et les antennes relais, que sur les pesticides et insectisides qu'on trouve dans les aliments, que sur les organismes génétiquement modifiés, que sur la gestion des déchêts radioactifs, et que sur, même, les militaires qui revenaient de la Guerre du Golfe et qui se retrouvent avec des symptômes dont on ne connaît pas l'origine, j'étais sur des sujets difficiles où, à chaque fois, vous vous heurtez à des lobbies industriels qui disposent de moyens financiers et de désinformation considérables. A côté, vous avez le monde politique qui n'a pas véritablement le temps de s'informer et de se former sur des sujets aussi délicats que les problèmes d'environnement et de société. Et donc, depuis maintenant à peine un mois et demi, je suis directrice générale de Greenpeace. J'ai donc quitté la politique pour revenir au mouvement associatif et pour essayer de faire comprendre aux partis politiques les problèmes liés à l'urgence écologique. »

Michèle Rivasi, ancienne députée désormais directrice générale de Greenpeace France, a ensuite également énuméré les causes prioritaires pour lesquelles sa fondation lutte actuellement :

« En République tchèque, c'est peut-être un peu différent, mais en France, nous ciblons certaines campagnes, notamment la politique énergétique. Il nous semble qu'il y a urgence à jouer sur la maîtrise et l'efficacité de l'énergie. Les toxiques chimiques sont une de nos autres cibles, parce que, et c'est juste une parenthèse, toutes les études qui ont été faites sur la santé montrent qu'il y a une épidémie de cancers. Or, ces cancers, ils sont dus à quoi ? Il y a des pollutions insidieuses qui se trouvent aussi bien dans nos aliments que dans l'air et dans l'eau. Il est urgent de connaître la nature des produits que les industriels mettent sur le marché public. La troisième campagne concerne les organismes génétiquement modifiés. Il est très important qu'en Europe, nous soyons tous solidaires pour faire en sorte à maintenir le moratoire pour que les organismes génétiquement modifiés ne pénètrent pas au niveau de l'Europe. Parce qu'à ce moment-là, après, nous aurons une irréversibilité sur l'environnmenet et que ce ne sera même plus la peine de parler d'agriculture biologique sur certains produits. Il faut que vous sachiez qu'au Canada, il y a eu du colza biologique. Puis on a introduit du colza génétiquement modifié et il n'y a plus un seul colza biologique à l'heure actuelle. Et l'Europe est encore un îlot où il y a peu d'organismes génétiquement modifiés. Alors, nous ne sommes pas contre la recherche, pas du tout, je pense d'ailleurs qu'il pourra y avoir un jour des organismes génétiquement modifiés qui apporteront un progrès social, mais à ce moment-là, nous demandons à ce que ce soit en milieu confiné, c'est à dire sous serres, et non pas en champs expérimentaux qui peuvent entraîner des conséquences sur lesquelles on ne peut plus revenir. Au niveau de Greenpeace, nous nous bagarrons pour que la planête que nous allons transmettre à la génération suivante soit à peu près potable, et souvent, on dit que la planête ne nous appartient pas, mais que son avenir est entre nos mains. Et nos mains, ce sont les mains de tous les citoyens de notre planête, et notamment des citoyens européens que nous sommes tous à l'heure actuelle. »