La nouvelle loi électorale continue son chemin
La nouvelle loi électorale, très controversée, refusée par le président de la République, vient d'être adoptée, de nouveau, par la Chambre des députés. Information par Alain Slivinsky.
La nouvelle loi électorale, concernant surtout les législatives et donnant l'avantage aux grandes formations politiques, vient de nouveau d'être votée par la Chambre des députés. Le veto du président de la République a donc été ignoré, comme l'on s'y attendait d'ailleurs. Un des points principaux de l'accord d'opposition entre les sociaux-démocrates au pouvoir, et le Parti civique démocrate, leader de l'opposition, est donc réalisé. Le chef de l'Etat reprochait surtout à la loi en question, le fait qu'elle change radicalement le système électoral. Selon lui, il serait nécessaire de modifier la Constitution. Les députés sociaux-démocrates et démocrates-civiques ont ignoré l'opinion de Vaclav Havel. Ils étaient les seuls à voter pour la loi, les députés des autres partis ayant quitté la salle. Contre donc, l'Union de la liberté, les chrétiens-démocrates et les communistes. La social-démocratie compte, pourtant, des renégats dans ses rangs : trois députés, dont l'ancienne vice-présidente du parti, Petra Buzkova, ont voté contre le projet de loi. Leur « non » visait surtout la combinaison de la proportionnelle et du système majoritaire. Que va-t-il se passer maintenant ? Le Président, tout comme les partis de l'opposition, peuvent présenter un recours en justice à la Cour constitutionnelle. Le président de l'Union de la liberté, Karel Kühnl, ne cachait pas cette volonté, encore avant le veto du chef de l'Etat. L'opposition ou Vaclav Havel se lanceront-ils dans une procédure judiciaire ? Personne ne le sait. Les observateurs de divers bords affirment que la nouvelle loi électorale n'est aucunement différente des lois habituelles dans les démocraties européennes. Les médias indiquent que si le président de la République n'avait pas recours à la Cour constitutionnelle, les chrétiens-démocrates n'hésiteraient pas à le faire. Ils seront soutenus, naturellement, par les autres partis de l'opposition... Exception faite, bien sûr, du Parti civique démocrate de Vaclav Klaus, qui a cuisiné le projet de loi avec la social-démocratie... au goût des deux grands partis tchèques, naturellement.