La police tchèque s'ouvre aux membres de minorités
La police tchèque envisage d'embaucher beaucoup plus de membres de minorités ethniques vivant en République tchèque. Tandis que dans les polices américaine, britannique ou française la diversité ethnique des policiers est une chose courante, la Tchéquie ne fait que les premiers pas dans ce sens.
Actuellement déjà, il y a parmi les agents de police tchèque un certain nombre de Roms, mais désormais on aimerait y accueillir aussi des Vietnamiens, des Ukrainiens etc. Ces nouveaux agents devraient permettre à la police non seulement de mieux réagir aux problèmes criminels des minorités, mais ils devraient se rendre utile aussi dans pratiquement tous les autres domaines du travail policier. Ils pourraient par exemple faire partie de la police routière etc. En automne déjà la police mettra à la disposition du public des affiches et des tracs avec les informations sur ces possibilités et après avoir évalué les réactions d'éventuels candidats, elle lancera, l'année prochaine, une campagne d'embauche.
Les critères pour les candidats issus de minorités nationales et ethniques seront les mêmes que pour les originaires tchèques, c'est à dire la nationalité tchèque, l'intégrité morale, le baccalauréat et une connaissance parfaite de la langue tchèque. Ces deux dernières conditions pourraient se montrer cependant insurmontables notamment pour des candidats d'origine asiatique. Selon Radka Kovarova du ministère de l'Intérieur, la police se rend compte des pièges discriminatoires de cette initiative.
«Lors de la procédure d'embauche de nouveaux policiers, on ne demande pas aux candidats s'ils sont membres d'une des minorités ethniques. Cela serait certainement considéré par nous comme discriminatoire. Nous ne connaissons donc pas le pourcentage exact de cette catégorie de policiers. C'est pourquoi nous ne pouvons pas prendre une décision sur le recrutement d'un nombre précis de policiers dans ces minorités. Nous n'avons pas pour objectif de nous imposer dans ce processus et de faire pression pour élever artificiellement le nombre de ces policiers.»
La diversification ethnique de la police tchèque est un processus d'autant plus délicats que certains sociologues estiment que les enquêtes menées par des policiers issus de minorités risquent de ne pas être objectives. Le ministère de l'Intérieur n'ignore pas ce problème et cherche à l'éviter.
«Nous ne voulons pas que le choix soit orienté uniquement dans ce sens, c'est à dire que la police embauche un membre de minorité ethnique, par exemple un Rom ou un Vietnamien et que celui-ci ne travaille, par la suite, qu'avec sa communauté. »
Un sondage public sur l'opinion de la population sur l'engagement de membres de minorités dans la police tchèque reste à faire.