Un nouveau logiciel tchèque pour retrouver les personnes disparues

Le nouveau logiciel 'Pátrač'

« Pátrač », tel est le nom d’un nouveau logiciel mis au point par la police tchèque et l’Université agricole de Prague qui aide à localiser rapidement les personnes portées disparues.

Helena Chaloupková | Photo: Ondřej Vaňura,  ČRo

« La police a localisé l’unique endroit dans la forêt qui n’avait pas encore été fouillé. Elle était là », se souvient Helena Chaloupková, chercheuse à l’Université agricole. Le logiciel qu’elle a aidé à développer a permis de sauver une fillette qui s’était perdu à l’automne dernier dans la forêt de Bohême de l’Ouest, près de la frontière avec l’Allemagne. Portée disparue pendant deux jours, elle a été retrouvée au terme d’une opération qui a mobilisé pas mois de 600 personnes.

Utilisé progressivement dans toutes les régions tchèques, ce nouveau logiciel permet, en cas de disparition d’un individu, d’alerter rapidement les maîtres-chiens les plus proches et de limiter le territoire de recherche de façon plus précise. L’opération de sauvetage est gérée par la police depuis une camionnette bleue qui sert de bureau mobile. C’est dans ce véhicule que se trouvent, entre autres, plusieurs ordinateurs équipés du logiciel innovant. Vladimír Makeš, de la police régionale de Hradec Králové explique :

Vladimír Makeš | Photo: Ondřej Vaňura,  ČRo

« Nous avons surtout voulu que le nouveau logiciel soit aussi interactif et simple que possible, pour faciliter au maximum notre travail. Maintenant, tout est fait par ordinateur en quelques secondes, tandis qu’avant, nous utilisions des systèmes de navigation où il fallait travailler manuellement avec les cartes et dessiner. Cela nous prenait plusieurs heures. Or dans ces situations, chaque minute compte. Nous sommes souvent à la recherche de personnes qui ont des problèmes de santé ou souffrent de maladies psychiques. Leur vie est dans danger. »

Au début de chaque opération, l’ordinateur reçoit des données de base : qui est la personne disparue et où elle a été vue pour la dernière fois. Le logiciel calcule ensuite, en tenant compte de la difficulté du terrain, où la personne recherchée peut probablement se trouver.

Les maîtres-chiens de la Police régionale de Hradec Králové  | Photo: Ondřej Vaňura,  ČRo

La police mobilise ensuite les maîtres-chiens les plus proches qui se lancent à la recherche à l’aide d’une navigation GPS. Les appareils sont portés directement par les chiens sur leurs colliers, comme l’explique le maître-chien Michal Záruba :

« Le GPS permet de suivre le chien qui peut ainsi s’éloigner de dizaines, voire de centaines de mètres de son maître. Nous savons exactement quels sont les territoires que le chien a déjà parcourus et où on doit encore chercher. »

Les maîtres-chiens les plus proches se lancent à la recherche à l’aide d’une navigation GPS | Photo: Ondřej Vaňura,  ČRo

La mise au pont du logiciel a pris plusieurs années. Grâce à cela, les scientifiques ont également obtenu de nouvelles connaissances sur les capacités des chiens de recherche.

« Après avoir étudié l’impact du stress à long terme chez les chiens, nous étions surpris de constater que les chiens entraînés peuvent supporter une charge assez importante. Ils n’ont besoin que d’une heure de repos pour reprendre leurs forces », affirme la chercheuse Helena Chaloupková.

Les policiers et les chercheurs comptent poursuivre leur travail sur le perfectionnement du logiciel « Pátrač », développé à partir d’études australienne, américaine et britanniques. On écoute le géoinformaticien Jan Růžička :

« Il s’est avéré que les données recueillies en Australie ont été les plus proches de la réalité tchèque, du comportement des gens ici. A ma connaissance, aucun autre pays en Europe n’utilise un logiciel similaire. Seule la Pologne peut-être, où un projet de ce genre a été mené dans une université. Mais nous n’avons pas réussi à contacter ses auteurs. Nous pouvons améliorer le logiciel grâce aux données statistiques issues des enquêtes précédentes et futures. Personnellement, je souhaiterais qu’il n’y ait pas de nouvelles disparitions et donc pas de statistiques, mais évidemment, c’est un souhait trop optimiste. »