La République tchèque bientôt pourvue d'une station au Pôle Sud
C'était le grand départ, ce lundi, pour le corps d'expédition principal qui doit mener une équipe de scientifiques et chercheurs tchèques au Pôle Sud, où ils ont pour tâche de construire la première station polaire tchèque.
L'Ile de Ross, dans l'archipel des Shetlands, est la destination finale de l'équipe de chercheurs tchèques. Elle possède certes des conditions climatiques moins extrêmes que le continent de glace, puisqu'elle est « déglacée », mais le projet n'en sera pas pour autant une promenade de santé. La première étape des chercheurs sera l'Amérique du Sud, dans le port chilien de Punta Arenas, où les attend un bateau, avant de rejoindre l'île : avec eux dans le bateau, la station polaire en pièces démontées. Son emplacement avait été choisi au début de l'année dernière par une équipe de géologues qui en avaient rapporté des échantillons de minéraux et de petits végétaux.
Ecoutons Pavel Prosek, de la faculté de Sciences naturelles de l'Université Masaryk de Brno qui a parlé à Radio Prague des recherches qui seront mises en route dès que la station sera utilisable :
« D'un côté, nous allons y étudier la structure géologique de ce terrain, et nous allons observer comment ce terrain évolue sous l'influence de conditions changeantes, autrement dit, la couverture de glace a disparu et de nombreux processus se sont mis en route, comme un processus de désagrégation, l'érosion, l'enlèvement de matière, d'autres sédimentations... La vie va commencer à s'y installer - les premiers microorganismes vont se mettre à coloniser ce milieu, tout d'abord dans les substrats, dans les sols, puis plus tard, encore d'autres végétaux. Voilà, ce sera notre mission scientifique principale : cette transformation et l'offensive du vivant sur une terre à l'origine sans vie. Bien entendu, parallèlement, il y a à l'heure actuelle des changements climatiques dont nous étudierons aussi les nouvelles tendances. »
Avec cette expédition, la République tchèque devient le 18è pays à pouvoir se prévaloir d'une station de recherche en Antarctique. Le projet prévoit de pouvoir accueillir jusqu'à une quinzaine de chercheurs, qui vivront et travailleront dans une station polaire dont le fonctionnement a été prévu pour avoir le moins de conséquences possibles sur l'environnement, avec un fonctionnement à l'énergie solaire et éolienne. Ces séjours scientifiques sont prévus exclusivement pour la courte période de l'été polaire, comme c'est le cas en ce moment, période de l'année où les températures varient entre - 10 et 5 degrés.