La semaine de l'éco

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Retour sur l'actualité économique de la semaine écoulée.

Bohuslav Sobotka et Andrej Babiš pas d’accord sur la hausse du salaire des fonctionnaires

Le Premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka et le ministre des Finances, le leader de la formation de droite ANO Andrej Babiš, ne sont tout à fait pas d’accord sur le montant de la hausse du salaire des fonctionnaires prévue pour l’an prochain. Dans une émission politique dominicale de la chaîne de télévision privée Prima, le second a pourtant déclaré qu’un consensus avait été trouvé avec le premier pour fixer cette augmentation à 2,5%. Mais ce lundi, le chef du gouvernement estime, dans un communiqué envoyé à l’agence de presse ČTK, que cette hausse de 2,5% est insuffisante.

Au début des négociations, le ministère des Finances, dont l’objectif est de réaliser de nouvelles économies pour le budget 2015, ne voulait pas entendre parler d’une réévaluation des salaires des quelque 400 000 employés de la fonction publique supérieure à 1%, une posture qui ne satisfaisait pas du tout les syndicats d’enseignants. Le Premier ministre ne l’entendait pas non plus de cette oreille. Le chiffre de 2,5% annoncé dimanche semblait donc être le fruit d’un compromis entre les deux partis. Cette augmentation coûterait environ cinq milliards de couronnes (soit 180 millions d’euros).

Ce lundi, Bohuslav Sobotka a réagi. S’il s’est déclaré heureux que le ministère des Finances ne soit pas resté accroché à sa position initiale, il considère toutefois que ces 2,5% constituent le niveau minimal de la hausse de salaire que son parti, la formation sociale-démocrate, entendait accorder aux fonctionnaires. Dans tous les cas, cette augmentation devrait être supérieure à l’inflation et le salaire réel des salariés de la fonction publique sera donc rehaussé à partir de 2015. Les discussions doivent se poursuivre ce mercredi entre les différents partenaires de la coalition gouvernementale. Le plus petit d’entre eux, le parti chrétien-démocrate n'a pas de position claire sur le sujet.

La République tchèque relativement attractive pour les travailleurs hautement qualifiés

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La République tchèque compte parmi les pays de l’Union européenne les plus attractifs pour les travailleurs hautement qualifiés. Les conditions d’ensemble pour obtenir un permis de travail (démarches administratives, rapidement de traitement des dossiers, montant des frais) sont parmi les meilleures, selon la dernière étude comparative réalisée par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte.

Contrairement à ce que l’on aurait tendance à penser, travailler en République tchèque pour les étrangers, pour peu que ceux-ci soient diplômés de l’enseignement supérieur, est relativement facile. En Belgique, Finlande, Suède, Allemagne ou au Portugal, pays faisant figure de meilleurs élèves dans ce domaine, les démarches nécessaires à l’obtention d’un titre de séjour permettant d’être employé dans le pays nécessitent en moyenne entre quatre et huit semaines. En République tchèque, la même procédure demande environ huit semaines, soit un délai bien plus court qu’en Autriche voisine par exemple (vingt-quatre semaines) ou à Malte (seize semaines).

L’avantage de la République tchèque réside notamment dans l’existence d’une procédure accélérée appelée « fast track », qui permet le transfert des employés d’un investisseur étranger d’un pays à l’autre. Cette mesure concerne les travailleurs ressortissants des pays tiers de l’UE, envoyés par leurs entreprises dans leurs succursales tchèques. Grâce à cette procédure accélérée, l’obtention d’un permis de travail et d’un visa de long séjour nécessite un maximum de trente jours à compter de la date du dépôt de la demande.

Plus généralement, l’UE, malgré l’instauration de la carte bleue européenne, vise à faciliter l'entrée, le séjour et le travail des travailleurs hautement qualifiés, souffre du fait que chaque Etat membre dispose de sa propre législation en matière d’immigration professionnelle. A l’heure actuelle, des pays comme l’Australie ou le Canada, qui possèdent des systèmes d’accueil des salariés étrangers plus flexibles et rapides que l’UE, restent donc bien plus attractifs pour les travailleurs hautement qualifiés ressortissants du Brésil, de la Chine, de l’Inde ou de la Russie. Selon la législation européenne, un étranger ayant obtenu un permis de travail par exemple en République tchèque n’est pas autorisé, sur la base de ce document national, à travailler dans un autre Etat membre de l’UE.

La République tchèque, 13e investisseur étranger en Roumanie

Miloš Zeman a achevé ce mercredi une visite de deux jours en Roumanie, la première d’un président tchèque à Bucarest depuis huit ans. Comme toujours dans ce genre de voyages, le chef de l’Etat était accompagné d’une importante délégation de chefs d’entreprise. L’occasion de faire le point sur la présence économique tchèque en Roumanie.

Environ 600 entreprises tchèques sont présentes actuellement sur le marché roumain. La plus connue et la plus grande de toutes est bien entendu le géant énergétique ČEZ. La majorité d’entre elles opèrent comme sous-traitants ou se contentent de l’achat ou de la vente de biens et services. Autre marque forte de l’économie tchèque, Škoda Auto, filiale du groupe allemand Volkswagen, fait partie des constructeurs automobiles les plus vendus en Roumanie, notamment grâce au modèle Octavia, voiture étrangère la plus vendue depuis plusieurs années.

De par son potentiel économique, la taille de de son marché ou encore la tradition des relations et des échanges entre les deux pays, la Roumanie, membre de l’Union européenne depuis 2007, est donc un partenaire intéressant pour la République tchèque. Ainsi, en l’espace de dix ans, le montant des exportations tchèques en Roumanie a été multiplié par 4,5 : plus concrètement, il est passé de 301 millions d’euros en 2002 à 1,38 milliard en 2012. Les commodités les plus demandées en Roumanie restent traditionnellement les pièces automobiles, les meubles et les chaussures.

Les autres secteurs susceptibles d’intéresser les sociétés tchèques sont l’agriculture avec un important besoin de machines et de technologies modernes, les stations d’épuration des eaux usées, le traitement et le recyclage des déchets, la construction de décharges écologiques, sans oublier encore, par exemple, les investissements dans les sources d’énergies renouvelables (énergie éolienne, hydraulique, biomasse).

Selon les données disponibles sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères, en octobre 2013, le montant des investissements directs tchèques en Roumanie s’est élevé à une valeur cumulée de 1,025 milliard d’euros, un chiffre qui fait de la République tchèque le treizième plus important investisseur étranger en Roumanie. La visite de Miloš Zeman contribuera très probablement à améliorer ce bilan.

Les propriétés des communes ne pourront pas être restituées aux Eglises

Selon la récente décision du tribunal d’appel, les propriétés des communes ne peuvent pas faire l’objet de restitutions des biens aux Eglises en vertu de la loi de 2012. Ce même verdict peut se rapporter aux plusieurs centaines de cas concrets et pourrait sensiblement altérer le processus de restitution.

Depuis la chute du régime communiste, tous les gouvernements tchèques ont été confrontés à la question du règlement de la problématique relative aux Eglises, qui se sont vues confisquer leurs biens par le régime communiste. C’est finalement le cabinet de la coalition de droite de Petr Nečas qui a passé en 2012, la loi relative aux restitutions. Ce texte prévoit le retour aux Eglises de 56% des biens expropriés par l’ancien régime ainsi qu’un versement de la somme de 59 milliards de couronnes (2,15 milliards d’euros) sur trente ans, destinée à compenser les biens qui ne peuvent être restitués.

Le contentieux en question, qui s’est retrouvé devant le tribunal d’appel est relatif aux terrains qui étaient expropriés à l’Eglise mais qui sont passés aux mains des communes depuis. Dans son argumentaire développé lors de ce procès, l’Eglise estimait que ces terrains étaient conférés aux gestionnaires locaux de manière provisoire, qu’ils appartenaient toujours à l’Etat et qu’ils pouvaient donc faire objet d’une demande de restitution. Le tribunal a refusé ces propos et s’est rallié à la position de l’Etat, selon laquelle ces terrains sont devenus la propriété des communes de manière légale et ne rentraient donc pas dans le champ d’action de la loi. Dans le cas contraire, un transfert obligatoire de ces terrains à l’Etat violerait le principe de sécurité juridique. La décision du tribunal d’appel a ainsi confirmé le verdict de la Cour suprême, qui a stipulé que seule la restitution des biens appartenant à l’Etat était possible.

Par ailleurs, ce jeudi, l’Institut national du patrimoine (NPÚ) a refusé la demande de restitution du château de Bouzov. Selon la déclaration de l’Institut, ce monument a été confisqué en vertu des décrets Beneš et n’entre donc pas dans la loi sur la restitution des biens aux Eglises. La porte-parole du NPÚ a également fait savoir que le demandeur du château, l’ordre religieux allemand n’a pas apporté de preuves de son usage à des fins pastorales pour la période allant entre février 1948 et janvier 1990, qui est une autre condition nécessaire pour la demande de restitution.

Hausse du niveau de confiance des dirigeants tchèques dans l’économie

Selon les données du Baromètre sur la confiance des investisseurs, pour 40% des managers tchèques interrogés, la situation économique nationale s’améliore. L’année dernière, seul un quart des managers étaient de cet avis. Ce sondage a été réalisé par la société de conseil EY, entre février et mars derniers, auprès de plus de 1600 dirigeants d’entreprise de 48 pays du monde ainsi qu’auprès de 48 directeurs généraux et financiers de République tchèque.

Les personnes interrogées affichent une des plus grandes confiances depuis l’année dernière à l’égard de la situation économique nationale et mondiale. Néanmoins, leur confiance dans l’économie mondiale se trouve affaiblie dans une certaine mesure par des pressions économiques et par des crises géopolitiques dans certaines régions du monde, et ce en particulier par le ralentissement de la croissance dans les économies émergentes et par l’instabilité politique au Moyen-Orient et en Europe de l’Est.

48% des dirigeants tchèques prévoient que leur stratégie d’acquisition sera influencée par l’évolution du marché du travail, comme par exemple, par le manque de travailleurs qualifiés dans certains secteurs ou par une concurrence accrue dans la recherche de talents. Que ce soit en République tchèque ou dans le monde, le combat lié la recherche de nouveaux talents ne cesse de croître.

Pour l’année à venir, les priorités pour la plupart des managers tchèques, concernent tout d’abord une réduction des coûts et une augmentation de l’efficacité opérationnelle, afin d’assurer la stabilité, le cas échéant « la survie » de l’entreprise. 40% des entreprises comptent se centrer sur la croissance, 49% des entreprises interrogées veulent se concentrer sur des activités à risques. Au cours des 12 prochains mois, 38% d’entreprises prévoient également des acquisitions. Les entreprises déclarent avoir davantage confiance dans les possibilités de conclure des transactions.

En revanche, par rapport à l’année dernière, le nombre de possibilités d’acquisitions, a lui été évalué négativement par les managers. La proportion des dirigeants qui pensent que les possibilités sont nombreuses a diminué de 12 points de pourcentage interanullement.

Les investisseurs tchèques sont principalement attirés par des pays à économie de marché. Parmi les cinq pays les plus prisés par les investisseurs tchèques sont l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et la Slovaquie, ce qui révèle un retour de confiance dans l’économie européenne. L’Inde a réussi à faire part du classement.