La Tchéquie reste très attentive à la situation en Ukraine
L'Ukraine reste à la Une des médias tchèques. Les milieux officiels se sont prononcés, après la proclamation des résultats du second tour des présidentielles, des résultats très contestés.
Après la proclamation officielle de la victoire du candidat gouvernemental, Viktor Yanoukovicth, la diplomatie tchèque, par la voix du ministre des Affaires étrangères, Cyril Svoboda, se déclare persuadée que les élections présidentielles en Ukraine ne se sont pas déroulées selon les normes démocratiques. Le ministre, en assurant qu'il ne s'agit pas d'une ingérence dans les affaires intérieures de l'Ukraine, demande un nouveau décompte des voix puisqu'il y a eu contestation. Le président de la Commission étrangère de la Chambre des députés, Vladimir Lastuvka, est quelque peu réservé, et déclare qu'il ne dispose pas d'informations suffisantes, mais qu'il est pour un décompte des voix. Des informations, même les Tchèques peuvent en fournir, comme Ondrej Soukup, de l'association L'homme en détresse, de retour d'Ukraine, où il a suivi les présidentielles.
« La situation était très tendue avant le second tour. Lors du premier tour déjà, des falsifications sont apparues et l'OSCE avait déclaré que les élections n'avaient pas été démocratiques et libres. On attendait ce que ferait le gouvernement au second tour. Il s'est avéré que le gouvernement s'en est tenu à son scénario. Les élections ont été manipulées, falsifiées. Personnellement, j'ai vu des autobus qui allaient d'un bureau de vote à l'autre et les passagers allaient voter plusieurs fois de suite, dans différents bureaux. En plus de cela, l'opposition n' a pas eu accès à la majorité des médias ».
Martin Dvorak, qui représentait la Tchéquie au sein de la commission de l'OSCE, lors des présidentielles ukrainiennes, vient de rentrer à Prague. Pour lui, la situation est compliquée.
« Les activités de l'opposition sont un peu chaotiques, car elle ne sait pas quoi faire. Elle improvise beaucoup. Les gens sont vraiment décidés à Kiev, mais ils sont aussi influencés par la désinformation et des mouvements de panique. Par exemple, des informations sont apparues sur la présence de tanks non loin de Kiev. Je pense qu'il s'agit d'une pression psychologique, mais je ne peux exclure l'emploi de la force ».
C'est justement sur la base d'informations fournies par les observateurs qui étaient sur place, que la Chambre des députés tchèques devrait adopter une position à l'égard de la situation en Ukraine.