La traditionnelle rencontre de l'amitié tchéco-slovaque pour fêter le 1er janvier

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Bien que n'étant plus les citoyens d'un seul et même Etat, Tchèques et Slovaques ont pris l'habitude de fêter ensemble le 1er janvier, une date qui a pour eux une autre signification, en plus de celle du début du nouvel an. Il y a 12 ans, le 1er janvier 1993, deux nouveaux Etats - tchèque et slovaque - ont vu le jour.

Dans nos calendriers, le 1er janvier est marqué comme la fête nationale du renouveau de l'Etat tchèque. Renouveau, parce qu'un Etat tchèque existait déjà en 995. Pour les Slovaques, l'Etat créé en 1993 est le premier véritable de leur histoire. Mentionnés toujours comme Haute Hongrie, les pays slovaques ont été soumis aux Magyars en 1097 pour être depuis privés de leur propre administration. Depuis 1526, jusqu'en 1918, Tchèques et Slovaques coexistaient ensemble au sein de la monarchie habsbourgeoise multinationale. De 1918 en 1989, ils formaient un seul Etat tchécoslovaque, sauf pendant la Deuxième guerre mondiale, durant laquelle la Slovaquie s'est constituée en Etat vassal de l'Allemagne hitlérienne, tandis que la République tchèque devenait un « protectorat » du Reich. L'option slovaque d'avoir un Etat indépendant a été confirmée lors des législatives de 1992. Tchèques et Slovaques se sont séparés.

La pierre de fraternité, au point de passage de Velka Javorina, dans les Carpates blanches frontalières, est depuis lors le lieu des célébrations communes. Près de cette pierre, des participants soutiennent l'idée de l'amitié tchéco-slovaque. Devant une tombe symbolique qui s'y trouve, celle de Josef Vavrousek, ministre de l'Environnement mort en 1995 dans les Hautes Tatras, ils évoquent le souvenir de cet homme qui a été le fondateur de la manifestation. A minuit, un grand feu de l'amitié est allumé et on chante l'hymne national de l'ancienne Tchécoslovaquie.

Y a-t-il encore aujourd'hui, des nostalgiques de l'Etat commun? A en croire un sondage de la société STEM et de l'Institut slovaque IVO, le nombre d'opposants à la partition diminue. Il y a 12 ans, plus de trois quarts de la population refusaient la partition. Aujourd'hui, la situation est inverse: 72% la voient comme bien-fondée. Cette année, la traditionnelle rencontre de l'amitié tchéco-slovaque a pris fin à Stary Hrozenkov, dans la région d'Uherske Hradiste, où la proximité des deux peuples et de leurs cultures est sauvegardée dans le folklore local.