La tragédie probable de réfugiés d'Inde

Une tragédie hors du commun, en rapport avec les ressortissants étrangers, se serait produite à la frontière entre la Slovaquie et la République tchèque. Celle-ci est délimitée, en Moravie, par la rivière du même nom, Morava. Alena Gebertova pour plus d'informations.

Une vingtaine de ressortissants d'Inde aurait tenté, au début de la semaine, de franchir la rivière Morava pour arriver en République tchèque. Quelques témoins les ont vus, avant d'entreprendre la manoeuvre, dans la nuit de lundi à mardi. Cela s'est passé près de la commune de Kopcany sur le territoire slovaque. Pas de trace depuis, à trois exceptions près. Un ressortissant a été retrouvé noyé, deux autres ont pu être sauvés de justesse dans un état lamentable. Les autres sont portés disparus. La police et les services de sauvetage spéciaux cherchant dans la rivière n'ont trouvé rien, ni personne. Pour la police, l'explication est on ne peut plus pessimiste : le niveau de la rivière est élevé, les eaux houleuses ont balayé les corps des malheureux réfugiés. Il est vrai que, du côté de la frontière tchèque ou, morave, si vous voulez, aucun groupe de ressortissants d'Inde ne s'est fait remarquer depuis l'accident.

La rivière Morava est l'un des points de passages clandestins entre la Tchéquie et la Slovaquie, par lesquels les passeurs font transférer les ressortissants étrangers. La tâche s'annonce de plus en plus difficile pour ces trafiquants, car la Slovaquie commence à surveiller très rigoureusement ses frontières, non seulement avec la Tchéquie, mais aussi avec l'Ukraine et la Hongrie. Et il semble que, plus le contrôle est sévère, plus le cynisme des passeurs, parasitant sur le malheur d'autrui, est grand. Le récent drame sur la rivière Morava en serait une preuve des plus douloureuses, mais point, hélas, unique... Les activités des passeurs sont un commerce, nulle n'en doute, très lucratif. A en croire les services secrets allemands, son chiffre d'affaires se situerait entre 12 et 18 milliards de DM par an.