La violence dans les écoles tchèques

Le quotidien tchèque Mlada fronta Dnes vient de publier une statistique effrayante : un écolier tchèque sur deux s'est déjà fait bizuter. Autrement dit, le bizutage existe dans chaque école du pays. Environ 6 000 petits Tchèques de 66 établissements scolaires ont été questionnés. Dans leurs réponses, ils parlent d'une violence qui fait frissonner : leurs camarades plus forts les attaquent au couteau, les blessent aux oreilles avec des lames de rasoir, leur donnent des coups d'épingle. Les brimeurs les obligent à leur apporter régulièrement de l'argent et des aliments , ils se moquent de leurs victimes et les excluent de la communauté enfantine. "La situation est beaucoup plus grave qu'on ne le pensait", constate le psychothérapeute tchèque, Michal Kolar, en faisant allusion aux statistiques précédentes qui ne parlaient que de 20% d'enfants bizutés en République tchèque. Cette fois-ci, les spécialistes ont bien précisé, dans les questions posées aux enfants, que non seulement des coups et des gifles, mais aussi une pression psychique et une moquerie sont une forme de bizutage. Le triste résultat du sondage, va-t-il ouvrir un large débat dans la société tchèque à ce sujet ? Les psychologues l'espèrent bien. Les causes de ce phénomène sont déjà connues : la violence et l'indifférence de la famille de l'agresseur et aussi de celle de sa victime. Ce qui manque, c'est un système de formation des instituteurs tchèques permettant de les sensibiliser au comportement des brimeurs et des brimés. Et puis, il reste à résoudre le problème de punition de la violence juvénile. Le terme de bizutage, la législation tchèque ne le connaît pas et les brutes de moins de 15 ans, ne pouvant pas être poursuivies en justice, échappent à la punition. Pour l'instant...

Auteur: Magdalena Segertová
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