L’association proFem dresse un état des violences conjugales en République tchèque
Deux cinquièmes des femmes tchèques âgées de 18 à 65 ans auraient un jour été victimes de violences conjugales qu’ils s’agissent d’agressions physiques, psychologiques ou encore économiques. Cette information est tirée d’une enquête demandée par l’association féministe proFem et présentée la semaine passée à l’occasion d’une conférence internationale au Sénat sur les violences faites aux femmes et leurs impacts économiques sur la société.
Selon Soňa Hradecká, il faut concentrer les efforts sur la prévention. Dans cette logique, une campagne d’information sur les violences domestiques vient d’être lancée en septembre. Son slogan est le suivant :« Ne pas voir quelque chose ne signifie pas que celle-ci n’existe pas » et invite les gens à être plus attentifs à leur environnement immédiat. Car cette campagne vise également les violences faites aux personnes âgées et parfois aux hommes bien que l’enquête de proFem ne se soit pas intéressée à ce phénomène, comme l’explique Kamil Kunc, qui en a supervisé la réalisation :
« Nous n’avons pas enquêté auprès des hommes. Il se trouve qu’il y a aussi des arguments pour une étude prenant en compte les hommes, mais les enquêtes internationales que nous avons à disposition et nos propres enquêtes font apparaître que la majorité des victimes de violences domestiques sont des femmes. Même s’il est vrai qu’une partie de ces violences touchent également des hommes. »Par ailleurs, la conférence portait également sur l’aspect économique de ces violences domestiques. Car si celles-ci ont une incidence sociale très importante et difficilement quantifiable, elles ont également un coût économique pour la société. L’étude présentée mardi au Sénat a tenté, pour la première fois en République tchèque, de quantifier ce coût. Soňa Hradecká présente la méthode utilisée et les résultats obtenus :
« Nous avons observé un certain nombre de domaines à partir desquels nous avons calculé ces dépenses. Il s’agit des dépenses liées aux services sociaux fournis, à la police, au procureur, aux frais de justice ou encore aux allocations maladie dans les cadres de la santé et du travail. Lorsqu’on rassemble tous ces éléments, les dépenses totales s’élèvent à environ 1,4 milliard de couronnes (56 millions d’euros). Parmi ces dépenses, c’est le domaine de la santé qui représente la plus grosse partie avec près d’un demi-milliard de couronnes (20 millions d’euros). »
Les frais de justices représentent le deuxième poste de dépenses liées aux violences domestiques. En République tchèque, celles-ci seraient à l’origine d’un divorce sur trois.