L’atome au cœur de la prochaine visite en Hongrie du président Zeman
Le président de la République tchèque, Miloš Zeman, sera la semaine prochaine en Hongrie pour quelques jours. Après un forum économique le 14 mai à Budapest en présence de Viktor Orban, il se rendra à Paks le 16 mai pour un déplacement où l’énergie nucléaire sera le sujet principal.
En se rendant à la centrale nucléaire de Paks, le président tchèque montre qu’ « il veut que la construction de nouveaux réacteurs en Tchéquie soit assurée par le Russe Rosatom », écrit dans son édition de lundi le quotidien économique Hospodářské Noviny (HN).
Rosatom a décroché en 2014 le contrat hongrois de l’extension de la centrale nucléaire de Paks II grâce à un accord intergouvernemental entre Budapest et Moscou.
HN indique que « le voyage présidentiel en Hongrie se déroule au moment où selon plusieurs de nos sources le Premier ministre Babiš a demandé au groupe d’experts préparant des recommandations pour l’extension des centrales tchèques de réviser leur rapport confidentiel, cité par le magazine Respekt, qui préconisait de ne pas choisir de fournisseurs russe ou chinois et de ne pas opter pour un accord intergouvernemental. »
HN précise que 31 entreprises tchèques ont collaboré avec Rosatom cette dernière décennie et plusieurs d’entre elles ont encore un contrat en cours de validité à ce jour, notamment pour la centrale de Paks.
La Tchéquie, pour de nouveaux réacteurs dans ses centrales de Temelin et Dukovany, a pour l’instant opté non pour des accords intergouvernementaux mais pour des appels d’offres publics. Le premier, concernant Temelin, avait finalement été annulé en 2014 après cinq longues années de tractations et lobbying intensif.
Le nouveau ministre de l’Industrie et du Commerce, Karel Havlíček (ANO), a estimé ce week-end qu’il serait possible de négocier avec l’Union européenne la construction d’un nouveau réacteur nucléaire à la centrale de Dukovany en dépit de la récente décision du Parlement européen de rayer l’énergie nucléaire de la liste des investissements bénéficiant du label européen d’investissement vert.
L’appel d’offres « ne sera pas biaisé par des préjugés idéologiques » avait-il déclaré au moment de sa prise de fonctions la semaine dernière.