Lauréat du Prix de gravure Mario Avati, l’artiste tchèque Jan Vičar expose à Paris
Jusqu’au 13 juin, au Pavillon Comtesse de Caen de l'Académie des beaux-arts, à Paris, dans le cadre d’une exposition intitulée « Un cœur dans la rivière », Jan Vičar présente une sélection de ses gravures réalisées au cours des vingt dernières années.
Lauréat en 2018, en France, du prestigieux Prix de gravure Mario Avati et en 2020 du prix Vladimír Boudník, décerné par la ville de Prague, Jan Vičar, 54 ans, a suivi une formation classique, à l'Académie des beaux-arts de Prague. Dans ses œuvres qui racontent des histoires qu’il a vécues, l’artiste tchèque explore les grands formats et toutes les techniques de gravure : couteau, burin, perceuse et même tronçonneuse sont ses outils préférés. Globe-trotter partageant désormais sa vie entre la France et la République tchèque, Jan Vičar aime s’inspirer de la région tchèque de Vysočina, ainsi que de ses séjours ailleurs dans le monde, en Afrique plus particulièrement. Jan Vičar a présenté sa rétrospective parisienne au micro de Radio Prague International :
« Dans cette exposition, je présente mes gravures de formats différents et réalisés avec des techniques différentes. J’ai commencé à la préparer en 2018, après avoir reçu le Prix Mario Avati. Finalement, les préparatifs ont donc duré trois ans. Son organisation a été perturbée par la crise du Covid. »
L’exposition s’appelle « Un cœur dans la rivière ». D’où vient ce titre ?
« Ce titre fait allusion à un voyage que j’ai entrepris avec mon fils. Nous avons navigué sur un bateau sur la rivière Hron, en Slovaquie. Mon fils a trouvé dans la rivière une pierre en forme de cœur que nous avons ensuite ramenée à la maison, comme s’il s’agissait d’un trophée. J’ai ensuite réalisé la gravure ‘Un cœur dans la rivière’, en incorporant à cette œuvre des linogravures réalisées par mes enfants. »
Votre travail se caractérise par la combinaison de techniques traditionnelles avec des procédures expérimentales. Quelles techniques utilisez-vous plus précisément ?
« La technique est toujours liée au sujet et au format de l’œuvre. Lorsque j’utilise le burin, qui est une technique très précise, minutieuse, je ne peux pas réaliser une œuvre de 2x2 mètres. Pour les grands formats, je choisis une linogravure ou une gravure sur bois. Pour certains sujets particuliers, je choisis la lithographie, donc une gravure sur pierre qui est une technique complexe et demande une bonne préparation. Mais je ne saurais pas dire qu’elle est ma technique préférée. »
Vous avez passé beaucoup de temps en Afrique, au Maroc notamment…
« Oui, en Afrique du Sud aussi, où j’ai effectué des résidences artistiques. Lors de mes récents séjours au Maroc, je n’ai pas fait de croquis, mais j’ai en revanche beaucoup écrit. Les textes m’ont servi pour créer des images au retour. »
Où vivez-vous et travaillez-vous actuellement ?
« A Reims, où je suis en résidence artistique. Pour la troisième fois, la ville m’a offert ce séjour. J’ai beaucoup d’amis dans la région, plus qu’en République tchèque, et je m’y sens bien. J’ai le sentiment que l’intérêt pour mon travail est plus important en France qu’en Tchéquie. »
N’envisagez-vous donc pas de vous installer en France pour de bon ?
« Tout à fait ! Pour tout vous dire, je rêve d’acheter ici une petite maison de campagne. »
Plus de détails sur le site internet officiel de l'artiste : www.janvicar.com