Le festival Czech-In revient à Paris pour promouvoir la filmographie tchèque
Du 22 au 24 octobre, les Parisiens auront la chance de pouvoir se rendre à la 7ème édition du festival Czech-In dans différents lieux de la capitale.
Créé en 2009, le but de cet événement est de montrer au public français des films tchèques et slovaques, en version française ou sous-titrée, et de faire venir des réalisateurs en France. Six films seront présentés à l’auditorium de l’Hôtel de Ville (4e arr.), au cinéma Reflet Médicis (5e arr.) et au cinéma Les 3 Luxembourgs (6e arr.). Organisatrice de Czech-In, Markéta Hodoušková nous explique le choix des films :
« Ce qui les réunit, c’est leur diversité. La priorité du festival est de s’adresser à des publics divers en présentant des films aux genres très différents. L’objectif est de montrer aux spectateurs parisiens la diversité de la culture tchèque. Cette année, les films ont tous une connexion avec la culture française, cela crée des liens entre la Tchéquie et la France. »
Le premier film qui sera diffusé vendredi est un documentaire sur Alfons Mucha, ce célèbre peintre tchèque du début du XXème siècle, originaire de Moravie puis exilé à Paris avant de revenir à Prague. Vous accueillerez pour l’occasion John Mucha, petit-fils d’Alfons. Pourquoi avez-vous choisi de parler de cette figure tchèque au public parisien ?
« Ce film avait été sélectionné il y a longtemps, avant le début du Covid, au moment de la grande exposition au Musée Luxembourg sur l’œuvre de Mucha. Le tournage du film a eu lieu en même temps. Nous avons vu à quel point les Parisiens ont aimé l’exposition. Il nous a donc semblé naturel de partager avec eux ce documentaire qui témoigne du parcours de cet artiste hors-pair et international. De plus, Paris est un haut-lieu artistique pour Mucha, c’est là que se sont déroulés des moments cruciaux de sa vie. Paris l’a donc beaucoup influencé. Sans Sarah Bernhardt, il n’aurait probablement jamais été connu et comme le dit John Mucha, il n’aurait jamais existé artistiquement parlant. »
Ces dernières années, le festival avait lieu au cinéma L’Entrepôt. Ce n’est pas le cas cette année car le festival aura lieu dans plusieurs endroits, dont l’auditorium de l’Hôtel de Ville et le cinéma Les 3 Luxembourgs. Pourquoi ce changement de lieu ?
« Nous avons déjà changé de lieu à plusieurs reprises, le festival est nomade. Nous avons également une plateforme VOD, UniversCiné, mais les films de cette année ne sont pas encore dessus. Nous avons aussi été au cinéma Christine et en province, à Dijon, Strasbourg, Rennes… Mais nous travaillons maintenant avec des salles du réseau Europa Cinémas et proches de nos bureaux. Nous essayons d’aller vers le public. Les lieux ont donc des profils divers pour élargir notre public. L’histoire avec l’auditorium de l’Hôtel de Ville est un peu complexe. Nous y avons déjà fait des projections il y a quelques années pour l’anniversaire de la chute du mur. Je fais partie d’un conseil européen dans lequel je représente la République tchèque et à l’occasion de la fête nationale tchèque, il me paraissait intéressant de faire la première projection du festival Czech-In à la mairie de Paris. Ce n’est pas un cinéma classique, tout comme les universités Inalco et Sorbonne où nous projetterons des films en novembre. »
A part le documentaire sur Mucha, pouvez-vous nous présenter un autre film du festival ?
« Tous les films sont nos coups de cœur, nous ne pouvons pas montrer des films s’ils ne nous passionnent pas. Mais celui qui m’a les plus touché, c’est le film d’animation ‘Même les souris vont au paradis’ car il est co-produit par la Tchéquie, la France, la Pologne et la Slovaquie. Il sort en France la semaine prochaine. C’est une histoire d’amitié touchante entre une souris et un renard, pour toute la famille, pas seulement les enfants. Nous sommes très heureux de pouvoir montrer ce film en avant-première. Mais j’aime tout autant le nouveau film de Bohdan Sláma, qui est beaucoup plus grave, et ‘Un jour, un chat’ de Vojtěch Jasný qui est un classique incontournable. »
Comment les films tchèques ont-ils été accueillis par le public français lors des éditions précédentes du festival ?
« Nous avons fait voter les spectateurs pour savoir quel film ils avaient préféré. Notre public n’est pas un public de multiplex car nos films sont destinés à des connaisseurs du cinéma européen et de la culture d’Europe centrale. Les films qui ont le plus d’impact sont ceux qui traitent de l’expérience communiste. Les spectateurs essayent de comprendre la vie sous ce régime et de découvrir un chapitre de l’histoire européenne qu’ils n’ont pas vécu personnellement. C’est le cas avec ‘Leçon de classes’ de Jan Hřebejk ou ‘Fair-play’ d’Andrea Sedláčková. »
Le festival a lieu environ tous les deux ans, comment voyez-vous la suite ?
« Nous ne voulons absolument pas rater l’année prochaine. La pause due à la pandémie était évidemment involontaire. Nous espérons pouvoir faire une édition plus large l’année prochaine. En 2009, notre festival a été créé à l’occasion de la présidence tchèque de l’Union européenne. Notre objectif était de contribuer au rayonnement de la République tchèque à l’étranger à travers sa filmographie. La République tchèque accèdera de nouveau à la présidence tournante au deuxième semestre 2022, nous voulons donc continuer à montrer les films tournés ces dernières années. La programmation est un peu réduite cette année car quand nous avons demandé des subventions, nous n’étions pas sûres que les contraintes sanitaires nous permettraient de tenir le festival. Nous avons eu un petit budget donc le programme est réduit. De plus, nous avons divisé le festival en deux parties. La première partie est la sélection principale, c’est le moment fort qui se déroule ce week-end. Puis nous avons décalé d’un mois les deux dernières projections car nous ne pouvons pas mobiliser notre public pendant une semaine entière. Nos événements sont donc courts mais les séances de cinéma seront suivies d’un débat et d’un buffet. En novembre, ce sera à l’Inalco et à la Sorbonne. »