Le Goncourt tchèque pour un livre de photographies et les traductions de Ladislav Klima
L'ex-président Vaclav Havel, ainsi que des dizaines de personnalités du monde culturel, des écrivains, éditeurs, traducteurs, illustrateurs et journalistes, ont assisté, lundi soir, à la cérémonie de remise des prix littéraires Magnesia Litera, décernés pour la cinquième fois consécutive, à Prague, par des jurys composés de professionnels.
« Bohemia », tel est le titre du Meilleur Livre tchèque de l'année 2005. Non, ce n'est pas l'histoire du pays en mille pages, mais un livre de photographies en noir et blanc signées Jan Reich et prises lors de ses déambulations à travers la République tchèque. « C'est la Bohême des cités abandonnées, des brouillards et sculptures oubliées, aux gestes pétrifiés et aux questions muettes sur les lèvres » : c'est ainsi que l'auteur présente, lui-même, son ouvrage qui a, d'ailleurs, de fortes chances de captiver le lecteur étranger.
Un autre Magnesia Litera prestigieux, celui accordé pour la contribution exceptionnelle à la littérature tchèque, a été décerné à l'Américaine Erika Abrams, fixée à Paris, qui traduit en français et publie l'oeuvre du philosophe Ladislav Klima. Ses traductions de Jan Patocka, Jiri Kolar et de Vladimir Holan sont également appréciées dans le milieu littéraire tchèque.
Olga Krijtova a été primée pour sa traduction du roman « La Rumeur », du Belge flamand Hugo Claus. Passons aux catégories les plus prisées : trois jeunes auteurs peu connus du grand public ont raflé les prix du meilleur recueil de poésie, du meilleur roman et de la découverte de l'année. Parmi eux, Jiri Hajicek, primé pour son roman « Le Baroque paysan », qui raconte les histoires de plusieurs familles de paysans avec, en toile de fond, la collectivisation de la campagne tchèque dans les années 1950. Ecoutez l'auteur au micro de Vaclav Richter :« Le héros du roman 'Le Baroque paysan' m'est très proche, parce qu'il flâne dans les paysages de Bohême du Sud que j'aime et où je vis. Il s'intéresse aux événements de jadis, il aime fouiller dans les archives et les chroniques. Tout cela m'est proche. En plus, il découvre une histoire ancienne des années 1950 qui est, en réalité, l'histoire de ma propre famille. C'est donc un thème qui me touche personnellement. »
C'était Jiri Hajicek, prix Magnesia Litera du meilleur roman de l'année dernière. Le 1er avril 2006, il a été l'invité des rencontres littéraires de Radio Prague. Retrouvez l'émission dans les archives gratuites sur notre site Internet.