Le gouvernement a choisi les nouveaux chasseurs pour l'Armée tchèque

JAS 39 Gripen

L'appel d'offres, lancé sur l'achat de nouveaux chasseurs pour les forces aériennes tchèques, a été remporté par le consortium qui fabrique les Gripens. Une décision qui devra, encore, être adoptée par le Parlement. Un sujet présenté par Alain Slivinsky.

Rappelons, tout d'abord, quelques faits intéressants : la décision d'équiper l'Armée tchèque avec de nouveaux appareils de chasse avait été prise, déjà, par le gouvernement Klaus, en 1997, mais elle était restée sans suite. La modernisation des forces aériennes tchèques s'est, pourtant, révélée comme indispensable, les vieux Migs-21 étant devenus obsolètes, fin de service en 2004. Le gouvernement social-démocrate a lancé un appel d'offres sur l'achat de nouveaux chasseurs. Au début, cinq vendeurs potentiels étaient intéressés : les Américains Boeing et Lockheed, le Français Dassault, l'Allemand EADS et Bae/SAAB (Grande-Bretagne/Suède). Les autres s'étant retirés, c'est ce dernier qui a remporté l'appel d'offres. La décision a été annoncée, lundi par le Premier ministre, Milos Zeman. Une décision qui causa des problèmes; au sein du gouvernement, tout le monde n'était pas d'accord, le Vice-premier ministre, Vladimir Spidla, étant même contre, au début. Une décision qui causera des problèmes, car elle doit être adoptée par le Parlement. Il ne s'agit pas de la décision elle-même, mais de la manière du financement, un achat à crédit. Pour cela, le gouvernement pense présenter un projet de loi spéciale sur le mode de financement de l'achat des chasseurs. Le Parti civique démocrate, formation d'opposition, mais liée par un accord avec le gouvernement social-démocrate minoritaire, a déjà dit non. Les autres formations politiques représentées au Parlement ne sont pas aussi catégoriques, mais le projet de loi promet d'âpres discussions. Si tout allait bien, et avec le soutien des gouvernements britannique et suédois (ces derniers ayant un intérêt énorme à vendre le Gripen qui équipe, jusqu'à maintenant, seulement les armées suédoise et sud-africaine, et qui est commandé par l'armée hongroise), les forces aériennes tchèques pourraient disposer du premier chasseur en 2004, et du dernier - le vingt-quatrième - en 2008. Coût de l'opération : 50 milliards de couronnes pour l'achat, plus 15 milliards d'intérêts pour le crédit. Une opération très mal vue par l'opposition parlementaire tchèque. L'argument contre : le gouvernement actuel décide, ce sont les gouvernements futurs qui devront s'occuper du paiement et du respect du contrat, qui devrait être signé en mai prochain. Les pilotes de l'Armée tchèque voleront-ils, en 2004, sur des Gripens, un chasseur de la plus jeune génération ? La réponse est dans le camp du législateur, de la droite politique surtout, qui devra peser soigneusement sa décision, car l'offre du vendeur des Gripens est alléchante. D'un autre côté, la dette est lourde et ne plaît pas à ceux qui détestent les déficits budgétaires.