Le loyer sera libéré en janvier prochain, mais...

Le gouvernement vient de présenter le projet de libération du loyer à partir de janvier 2002. Plus d'informations avec Jaroslava Gissubelova.

La question du loyer est l'une des plus sensibles et le gouvernement en est bien conscient. Parmi deux variantes discutées, le cabinet a donné son aval à celle du ministère des Finances qui est plus modérée. Le contrôle des loyers prend fin le 31 décembre de cette année. Selon le projet gouvernemental, à partir du 1er janvier 2002, le montant du loyer fera l'objet d'un accord entre le propriétaire et le locataire. Tant que les deux parties ne se mettront pas d'accord, le propriétaire aura le droit d'augmenter le loyer au maximum de 10% par an. Les conflits éventuels seront réglés devant les commissions auprès des représentations municipales, éventuellement devant le tribunal.

Le projet gouvernemental ne plaît ni aux propriétaires, ni aux locataires. Selon le président de l'Association des locataires, Stanislav Krecek, il ne s'agira pas d'une dérégulation mais d'un renchérissement du prix des logements. Aucune pression sur le propriétaire ne sera créée pour qu'il loue les logements inoccupés à des prix plus raisonnables et les loyers continueront à augmenter de 10%, par an. Le projet de loi sur la libération des loyers a irrité l'Association des propriétaires des immeubles. Son porte-parole, Robert Aksamit, y voit non pas une libération, mais un renforcement du contrôle des loyers. A son avis, tandis que l'inflation ne cesse de s'accroître, le loyer, lui, sera en baisse constante. Les locataires ont toutes les raisons d'être satisfaits jusqu'au moment où les maisons leur tomberont sur la tête, faute de moyens pour leur entretien, estime le porte-parole des propriétaires des immeubles.

Les appartements de location représentent 30% du fonds de logement en République tchèque. Les loyers augmentent depuis 10 ans. De 2,50 couronnes pour un mètre carré en 1990, à 34 couronnes actuellement à Prague. Le loyer à Prague a augmenté de 1371% depuis les dix dernières années. Un exemple: le loyer pur, sans énergies, chauffage, eau, etc., pour un appartement de 75 m à Prague coûte 2570 couronnes par mois. C'est à Prague et dans les grandes villes où le nombre d'appartements de location est le plus élevé - 46%.

Pour l'instant, rien n'est décidé. Le projet sera soumis à l'examen du parlement et il n'est pas sûr qu'il passe. Car l'opposition de droite est partisane d'une dérégulation beaucoup plus importante.