Le marchand d'armes tchèque Dalibor Kopp écroué à Bruxelles
La police a interpellé, jeudi au petit matin, à l'aéroport international de Bruxelles le marchand d'armes tchèque Dalibor Kopp, recherché par la justice depuis 2004. Son curriculum vitae est surchargé d'affaires qui risquent de lui valoir jusqu'à dix ans de prison.
Lorsqu'en septembre 2004 le tribunal de Brno lance un mandat d'arrêt international à son encontre, Dalibor Kopp n'est déjà plus un inconnu. Déjà arrêté en avril de la même année à cause de son intention d'exporter des munitions en Irak, il avait été relâché et en avait profité pour se rendre au Liberia. Lors de la perquisition dans les locaux de son entreprise, la police tchèque découvre une chaîne de fabrication de munitions que le marchand a importée et mise en marche sans demander d'autorisation. Recherché par Interpol, Dalibor Kopp est de nouveau écroué au Liberia et puis libéré après avoir payé une caution. Selon la presse tchèque, il aurait envisagé de vendre au Liberia et à d'autres pays africains frappés par l'embargo sur les armes une ligne de fabrication d'une mitrailleuse lourde et aussi plusieurs milliers d'obus d'artillerie légère. Son cas a attiré l'attention du FBI et de l'ONU. Selon le membre d'Interpol David Rodr, cité par le journal Lidove noviny, il était considéré comme un grand danger pour la paix dans toute l'Afrique de l'Ouest et ses activités ont éveillé l'attention du secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan. D'après le journal Mlada fronta Dnes, il aurait eu des contacts avec des marchands d'armes et des organisations terroristes au Moyen-Orient.
Aujourd'hui, cet aventurier redoutable se trouve dans la prison de Forest à Bruxelles et on espère qu'il sera bientôt extradé à la République tchèque. Le ministre tchèque de la Justice, Pavel Nemec, a déjà entrepris les démarches nécessaires:
"Tout indique qu'on fera suite à notre demande d'extradition. J'ai ordonné aux fonctionnaires du ministère de la Justice de procéder rapidement pour pouvoir passer cette demande à la partie belge dans quelques heures."
La procédure d'extradition pourrait être plus rapide, si on pouvait lancer un mandat d'arrêt européen à l'encontre de Dalibor Kopp. Mais Pavel Nemec explique pourquoi la justice tchèque ne peut pas profiter de cette possibilité :
" Dans ce cas, ce n'est pas possible car il s'agit d'un acte commis avant novembre 2004 et, chez nous, un mandat d'arrêt européen ne peut être lancé que pour les actes criminels commis après cette date."