Le massif de la Sumava n'offre pas que de bonnes pistes de ski...
Notre balade nous conduira, aujourd'hui, dans le massif montagneux de la Sumava, en Bohême du sud, proclamé, en 1991, Parc national et inclus, deux ans plus tard, au nombre de 23 euro-régions. Comme pratiquement dans toutes les montagnes tchèques, la neige fait défaut dans la Sumava et le temps se prête à d'agréables promenades à pied ou à vélo. Partons donc ensemble découvrir ce coin insolite.
Toute une bande limitrophe de la Sumava était autrefois pratiquement coupée du monde, puisque c'était la zone militaire où l'on ne pouvait mettre le pied qu'avec une permission spéciale de la police. Jusqu'à nos jours, la densité de la population y est l'une des plus basses à l'échelle du pays. Par exemple, dans la région de Klatovy, c'est moins de 80 habitants par km2.
La Sumava est le lieu où la plus grande rivière tchèque, la Vltava, prend ses sources. Sur son territoire, jaillissent aussi plusieurs sources d'eau minérale et curative. L'une des plus connues est Dobra voda, autrefois un lieu de pèlerinage, aujourd'hui le lieu de rencontres des Tchèques et des Allemands, près du rocher Saint-Günter où devait se trouver, selon la légende, l'ermitage de saint Günter. La petite statue en bois de ce saint a trouvée plus tard sa place à l'église de Dobra Voda. Il est à noter que c'est l'unique église dans le monde qui est consacrée à saint Günter. Günter, Vintir en tchèque, est le plus ancien habitant de la Sumava dont on connaît le nom. Il était moine, et il servait de médiateur lors des négociations de souverains tchèques et allemands. Dobra Voda est aujourd'hui réputé aussi par son musée portant le nom de Simon Adler. En 1992 est née l'idée de fonder à Dobra Voda un musée rapprochant la culture et la religion de 110 minorités juives qui vivaient autrefois dans la région de la Sumava. Le musée porte le nom de l'originaire de Dobra Voda, le rabbin Simon Adler, qui a trouvé la mort dans le camp de concentration d'Auschwitz. Il est installé dans sa maison natale et la première partie de l'exposition rapproche les objets d'usage quotidien et les objets rituels de la communauté juive, y compris les instruments du médecin et du boucher, deux professions les plus typiques des Juifs à la charnière des XIXème et XXème siècles. La salle suivante est consacrée à la mémoire de Simon Adler, historien, professeur et rabbin à la Synagogue haute de Prague, et à son fils, Mathias, né à Prague et fixé en Israël et qui a le principal mérite de l'ouverture de ce musée. Parmi les centres qui accueillent le plus de touristes venant surtout d'Allemagne voisine, mais aussi d'Autriche, de Hollande et de Belgique, il y a Srni et Kvilda, à l'origine des colonies de bûcherons. Non loin de là, se trouve la tour panoramique de Polednik, qui est une grande attraction touristique, accueillant pendant la saison estivale jusqu'à 700 personnes par jour.La Sumava est riche aussi en châteaux : le plus célèbre est le château fort gothique de Kasperk, fondé par l'empereur Charles IV en vue de protéger les sentiers par lesquels ont importait du sel de la Bavière et le long desquels il y avait des mines d'or. Autre château qui mérite d'être visité - Velhartice, fondé au XIVème siècle, dont une grande partie est aujourd'hui en ruines, mais dont une aile a été restaurée et est accessible au public, avec, au pied, le village fondé par des orpailleurs.