Le nouveau roi du Cambodge parle tchèque

Le nouveau roi du Cambodge Norodom Sihamoni, photo: CTK

Après l'abdication, la semaine dernière, du roi Norodom Sihanouk, le Conseil du trône a élu, ce jeudi, le prince Norodom Sihamoni nouveau roi du Cambodge. Ce célibataire de 51 ans, sans enfant, est le seul fils de Norodom Sihanouk et de sa sixième femme, la reine Monineath. Le passé de ce prince artiste, peu attiré par la politique, est lié avec la Tchécoslovaquie et Prague.

Le nouveau roi du Cambodge Norodom Sihamoni,  photo: CTK
Norodom Sihamoni a passé peu de temps dans sa patrie. Depuis son enfance, il montrait un talent incontestable pour la danse, la musique et le théâtre. Né en 1953, il a commencé ses études à Phnom Penh, mais dès 1962, il est arrivé à Prague. "Il peut parler tchèque sans problème, dit, dans le journal Pravo, Jiri Sitler, qui représente les intérêts tchèques au Cambodge à partir de Bangkok en Thaïlande. Le prince a vécu à Prague de 1962 à 1975, il y a fréquenté l'école primaire, le lycée et il a aussi achevé à Prague des études du ballet. Il vient souvent en République tchèque."

La danseuse étoile du ballet du Théâtre national Hana Vlacilova n'oubliera jamais que c'est le prince Norodom Suhanumi, en ce temps-là étudiant du Conservatoire, qui a été son premier partenaire sur la scène. C'est lui qui fut son prince charmant dans la Belle au bois dormant de Tchaïkovski.

Premier prix de danse classique au Conservatoire de Prague, le prince sera diplômé, en 1975, à l'Académie des Arts de la capitale tchèque. Par la suite, il étudiera le cinéma à Phnom Penh, sera confiné avec ses parents pendant trois ans au Palais royal par les hommes de Pol Pot, et deviendra secrétaire privé de Norodom Sihanouk. A partir de 1981, il est professeur de danse classique à Paris, où il fond une troupe de danse, le Balet Deva, et, en 1992, il est choisi pour être le représentant du Cambodge auprès des Nations-Unies.

Lors de son séjour pragois, la Tchécoslovaquie entretenait de nombreux rapports avec le Cambodge. "Les relations tchéco-cambodgiennes n'ont pas été intensives seulement dans les années 80 mais aussi dans les années 50 et 60, remarque Jiri Sitler. L'ex-roi Sihanouk se souvient encore que la Tchécoslovaquie a été un des premiers pays à reconnaître l'indépendance du Cambodge en 1956 et à ouvrir son ambassade à Phnom Penh. Le Cambodge était aussi un des principaux destinataires de l'aide économique tchécoslovaque. De nombreux Cambodgiens ont étudié à Prague et, souvent, on peut trouver, encore aujourd'hui, des Cambodgiens parlant tchèque et slovaque. Nous tâchons au moins de conserver cette tradition en attribuant aux Cambodgiens des bourses d'études. Actuellement, il y en a cinq qui étudient à Prague."