Le pape François exprime « un très grand soutien au peuple ukrainien » selon le Premier ministre tchèque
Pour la première fois depuis dix ans, un Premier ministre tchèque a été reçu par le chef de l’Eglise catholique au Vatican : jeudi dernier, Petr Fiala a rencontré le pape François pour discuter avec lui de la guerre en Ukraine. Une occasion également pour Petr Fiala et son gouvernement de relancer les négociations sur l’accord de 2002 entre la République tchèque et le Saint-Siège, qui n’a toujours pas été ratifié par le Parlement tchèque.
Le pape François dénonce la livraison d’armes en Ukraine mais, selon le Premier ministre Petr Fiala, le sujet n’a pas constitué un point de controverse lors de leurs conversations :
« J’ai souligné l’aide qu’apporte la République tchèque à l’Ukraine, l’aide humanitaire et également militaire. C’est un fait désormais bien connu. Par ailleurs, nous avons parlé de l’accueil des réfugiés ukrainiens en Tchéquie, ainsi que des possibles solutions du conflit. Je peux confirmer qu’une solution pacifique tient beaucoup à cœur au pape François. Au cours de notre entretien, il a exprimé un très grand soutien au peuple ukrainien. »
Selon le chef du gouvernement tchèque, le Saint-Père « souhaiterait se rendre en Ukraine », mais « pour que cette visite puisse avoir lieu, il doit y avoir certaines conditions, y compris le bon état de santé du pape », a-t-il déclaré.
Reçu en audience privée, Petr Fiala, catholique pratiquant, a également abordé d’autres sujets avec le pontife :
« Avec le Saint-Père, nous avons évoqué la vie religieuse en République tchèque. J’ai eu l’occasion de parler avec lui de mon propre chemin vers la foi, de mon expérience avec l’Eglise catholique souterraine sous le régime communiste. Le pape s’est beaucoup intéressé à ce sujet. Un détail encore : j’ai été accompagné par mon épouse. Nous venons de célébrer le 30e anniversaire de notre mariage et le pape François s’en est réjoui, avec nous. A la fin de l’audience, nous avons tous reçu la bénédiction du pape. Alors oui, notre rencontre avait aussi une dimension spirituelle. »
Avant de rencontrer ses compatriotes au collège tchèque Népomucène, Petr Fiala s’est également entretenu avec le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Paolin. Ils ont discuté de l’accord entre la République tchèque et le Vatican. Conclu en 2002, il n’a toujours pas été ratifié par le Parlement tchèque.
Dans son programme, le gouvernement de Petr Fiala s’est engagé à mener à bien le processus de ratification. Selon les spécialistes, un nouveau projet d’accord sera probablement élaboré : il devrait refléter tous les changements survenus entre-temps dans les rapports entre l’Eglise catholique et l’Etat tchèque.
A noter que les visites des hommes politiques tchèques au Saint-Siège ont été plutôt rares ces dernières années, Bohuslav Sobotka étant le dernier Premier ministre à s’être entretenu avec le pape, en marge du sommet des leaders européens à Rome en 2017. Avant cela, le pape Benoît XVI avait reçu les chefs du gouvernement Jan Fischer et Petr Nečas en 2009 et 2012.
En offrant au pape François une bible familiale et un châle brodé par des femmes ukrainiennes et tchèques, Petr Fiala et sa délégation ont invité, une fois de plus, le pape François à se rendre en République tchèque, si son état de santé le permet. Le dernier séjour d’un souverain pontife dans le pays, en l’occurrence de Benoît XVI, remonte à 2009.