Le prix de l'essence décourage les chauffeurs tchèques
Les statistiques démontrent que, ces derniers temps, les Tchèques sont moins nombreux à prendre le volant. Vaclav Richter explique les causes de ce phénomène.
Le prix élevé de l'essence qui avoisine, depuis le mois de mai, les 30 couronnes (près de 6 FF) serait la cause principale de la diminution du nombre de voitures sur les routes tchèques. Ce sont surtout les chauffeurs de condition modeste qui désertent les routes et commencent à recourir au transport en commun. La vente de l'essence a chuté, dans le premier semestre de cette année, de 7,5 % par rapport à la première moitié de l'année dernière. En ce qui concerne l'essence au plomb utilisée dans les voitures vétustes, la vente a baissé de 37 %. Cette chute vertigineuse serait due aussi au fait qu'on est en train de retirer cette catégorie de carburant du marché car elle sera interdite à partir de l'année prochaine. Pourtant, le nombre de voitures vétustes sur les routes tchèques est toujours considérable. La Skoda 120, fabriquée il y a 17 ans environ, reste toujours la voiture la plus fréquente en République tchèque. Actuellement, il y a dans le pays 417 000 voitures de ce type.
La réduction du trafic automobile est nécessairement compensée par d'autres moyens de transport, ce qui ne tardera pas à avoir des effets positifs sur le plan écologique. La CD (Compagnie des chemins de fer tchèques) a enregistré, au cours du premier semestre de cette année, une augmentation de passagers de 2%, changement qui serait dû, selon le porte-parole de la compagnie, non seulement aux prix élevés de l'essence, mais aussi à toute une série de tarifs réduits qu'on a proposés aux passagers des chemins de fer. Les compagnies des transports par bus ne se plaignent pas non plus de cette évolution. Avant la hausse de l'essence, leurs recettes diminuaient, aujourd'hui, elles stagnent. Seul le ministère des Finances manifeste une certaine inquiétude. Il constate que la baisse de consommation de l'essence fait baisser les recettes de l'impôt sur la consommation. Par rapport à la somme prévue, il y a déjà un manque à gagner de quelque 4 milliards de couronnes dans les caisses de l'Etat, déficit qui serait dû en grande partie à la baisse de consommation de l'essence.