Le procureur communiste inculpé de condamnation du général Pika

Karel Vas,

L'ancien procureur communiste, Karel Vas, a été inculpé d'avoir participé à la condamnation à mort illégale du général Heliodor Pika, représentant marquant de la Résistance. Le procès du procureur a commencé, lundi, devant le tribunal municipal de Prague. Les détails avec Jarka Gissubelova.

Karel Vas,
Le procureur communiste, Karel Vas, est inculpé d'avoir inséré dans le dossier du général Heliodor Pika de faux documents sur une prétendue collaboration du général avec le service de renseignement britannique. A base de ces faux documents, le général Heliodor Pika a été condamné pour crime de haute trahison et d'espionnage et pendu, en 1949. Le tribunal a entendu, lundi, deux témoins clé. L'ancien employé de la justice militaire, Vladimir Janousek, qui a confirmé, devant le tribunal, l'existence de faux documents ayant conduit à la condamnation à mort du général. Le tribunal a entendu, aussi, le fils du général, Milan Pika, qui a déposé que son père lui avait écrit, dans le dernier billet clandestin envoyé de la prison, que son procès n'était pas une erreur, mais un assassinat politique. Ce billet, ainsi que d'autres envoyés par le général de la prison, ont été soumis au tribunal comme preuves justificatives. Le général Heliodor Pika, pendant le premier conflit mondial membre des légions tchécoslovaques en Russie, est parti, en 1917, en France, pour y combattre dans le 21e régiment d'Aragon. Dans les années 1932-1937, Pika était attaché militaire en Roumanie et en Turquie. Après l'occupation de la Tchécoslovaquie, en 1939, le président Benes l'a chargé de l'organisation, dans les Balkans, des passages de citoyens tchécoslovaques en émigration. Après l'occupation des Balkans, en 1941, il est parti pour Moscou. Sa mission consistait dans la défense des agences d'information tchécoslovaques contre une pénétration d'organes d'espionnage soviétiques. Après la guerre, il était l'adjoint du chef d'état-major général, jusqu'à son emprisonnement, en 1948. Le procès de Heliodor Pika, monté de toute pièce, a envoyé à la mort un représentant marquant de la Résistance non communiste, un homme qui a connu de trop près les pratiques d'espionnage soviétiques.