Le projet de coalition tripartite est mort

Mirek Topolanek, photo: CTK

Cela fait deux mois que les leaders des principaux partis politiques tchèques tentent de trouver un accord sur un nouveau gouvernement. Si, dès le début, des doutes ont plané autour du projet de la coalition gouvernementale tripartite, proposé par le vainqueur des élections législatives, l'ODS, vendredi, cette idée a été définitivement reléguée aux oubliettes. Le président de la République a fixé un ultime délai au chef de l'ODS, Mirek Topolanek : d'ici vendredi, il doit présenter au chef de l'Etat une solution viable à la crise. Résumé des derniers événements sur la scène politique nationale.

Mirek Topolanek,  photo: CTK
Les médias parlent d'un « vendredi noir » pour Mirek Topolanek, chef du Parti civique démocrate (ODS) et jusqu'à présent pressenti pour devenir le nouveau Premier ministre. Vendredi dernier, en effet, le Parti des Verts a décidé de ne plus participer aux négociations sur la formation de la coalition tripartite. Cette coalition qui devait être composé des Verts, du parti chrétien-démocrate et de l'ODS, n'arrivait pas à trouver un soutien politique suffisant : à la Chambre des députés, elle ne disposerait même pas de la faible majorité de 101 voix sur 200. Si, vendredi, le chef des Verts, Martin Bursik, a qualifié le projet de coalition de mort et avancé l'idée des élections anticipées, ce fut aussi en réaction à l'annonce des prochains pourparlers entre les chefs des deux partis les plus forts, l'ODS et les sociaux-démocrates du CSSD, classés deuxièmes aux élections et dirigés par l'actuel Premier ministre, Jiri Paroubek. Martin Bursik a également critiqué l'attitude du président de la République, Vaclav Klaus :

Martin Bursik,  photo: CTK
«Je ne peux pas ignorer et accepter une chose : l'intention du président de la République de faire en sorte que jusqu'au mois de janvier 2008, on assiste à une certaine forme de partenariat entre l'ODS et le CSSD. Dans une telle situation, il serait soutenu, lors des prochaines élections présidentielles, par les deux camps opposés. » Des propos considérés comme une offense par le Château de Prague...

Les Verts tchèques se sentent alors hors-jeu et redoutent la création d'une sorte de grande coalition de l'ODS avec le CSSD. Une hypothèse qui n'est pas sans fondement : on en revient au « vendredi noir » de Mirek Topolanek qui a présenté, ce jour-là, au Président Vaclav Klaus sa future stratégie : soit son parti, l'ODS, forme un cabinet minoritaire soutenu par tous les partis parlementaires, excepté les communistes, soit il met en place, en vue des élections anticipées, un gouvernement de technocrates. Le mot final du chef de l'Etat ? Il a refusé de charger Topolanek de la formation du cabinet, en déclarant qu'il attendait jusqu'au vendredi 11 août les résultats palpables des négociations. Elles seront, on le sait déjà, menées par les chefs de l'ODS de droite et du CSSD de centre-gauche, Mirek Topolanek et Jiri Paroubek, il y a peu encore deux rivaux inconciliables.