L'écrivain tchèque, Pavel Kohout, a fêté ses 75 ans

Pavel Kohout

L'écrivain tchèque, Pavel Kohout, vient de fêter ses 75 ans. Son oeuvre et sa vie sont pleines de péripéties et de métamorphoses d'un intellectuel de gauche ayant parcouru bien du chemin depuis l'éblouissement d'après-guerre par les idéaux du communisme jusqu'à la dissidence.

Pavel Kohout, poète, dramaturge, romancier et journaliste, débute avec des poèmes euphoriques tributaires du régime communiste des années cinquante. Pendant le Printemps de Prague, il s'engage dans la vie politique et culturelle : après l'invasion russe de 1968, il devient, avec Vaclav Havel, l'un des premiers signataires du document de dissidents, la Charte 77. Il est exclu du Parti communiste. Proscrit et chassé de son pays, il se réfugie à Vienne. En 1979, il est déchu de sa nationalité et interdit de séjour.

La chute du régime, en 1989, lui apporte la satisfaction, mais aussi de l'amertume. Ses créations des années cinquante sont soumises à une critique impitoyable. Pavel Kohout a le courage de faire une autocritique publique, d'expliquer les difficiles péripéties et le processus de connaissance. Depuis la révolution de Velours, il partage sa vie entre Vienne et Prague. Il est connu notamment dans les pays de langue allemande, mais aussi en France, grâce à des pièces de théâtre et des traductions de livres, comme tout dernièrement celle de son roman politico-historique "L'heure étoilée du meurtrier", sur les derniers mois de la Deuxième guerre mondiale à Prague.

"Quand on a 75 ans, on n'a pas quoi fêter", déclarait Pavel Kohout une semaine avant ses 75 ans. En acceptant, samedi dernier, l'invitation à un déjeuner avec Klas Daublebsky, ambassadeur autrichien à Prague et ami personnel, il ignorait que ce serait un déjeuner pour célébrer son anniversaire. Deux cents figures marquantes de la vie politique, des arts, et amis des temps de la dissidence, attendaient, à midi, Pavel Kohout à l'hôtel Teatrino, dans le quartier pragois de Zizkov. Parmi eux, l'ex-président Vaclav Havel, le ministre de la Culture, Pavel Dostal, et l'écrivain, Arnost Lustig, dont le toast porté à la santé de Pavel Kohout a été laconique: "Les 75 ans de mon contemporain de la génération sortante, c'est un chemin conduisant de l'immaturité à la noblesse, de la rêvasserie à la raison. Chemin qui a commencé par un péché pour arriver à la propreté."