Les ambassadeurs tchèques du monde entier réunis à Prague
Ce lundi a été donné le coup d’envoi de la réunion annuelle des ambassadeurs tchèques dans le monde. Jusqu’au 30 août, les représentants de la République tchèque à l’étranger ont ainsi la possibilité de discuter des questions de politique internationale, de sécurité, d’économie, de relations bilatérales avec des membres du gouvernement.
« Soyons fiers et sûrs de nous et de nos succès. Vous devez en parler autour de vous. Une des activités les plus importantes des ambassadeurs, c’est la communication et notamment avec les médias locaux. Il faut travailler sur la bonne image de la République tchèque à l’étranger, parler de ses succès. Les ambassadeurs doivent également réfuter les fausses informations qui circulent sur notre pays. »
Devant les ambassadeurs réunis, Andrej Babiš a également rappelé le rôle fondamental de l’Union européenne pour la République tchèque, tout en regrettant le départ prochain du Royaume-Uni :
« L’Union européenne, c’est le plus important pour nous, c’est vital. 85% de nos exportations vont dans l’Union, ainsi que 94% d’investissements directs. L’Union est importante mais également notre position au sein de celle-ci. Je pense que notre gouvernement est très actif à cet égard. Il faut que nous expliquions à la population tchèque quels sont les points positifs de l’Union européenne. Bien entendu, nous recevons des financements, mais ce n’est pas la seule chose et les aspects positifs sont bien plus importants que les aspects négatifs. »Nerf de la guerre, l’argent donc, et à cet égard, le Premier ministre a rappelé que la République tchèque n’était pas d’accord avec la baisse des fonds alloués au développement des campagnes de même que la baisse de la somme destinée au Fonds de cohésion. Destiné aux États membres dont le revenu national brut par habitant est inférieur à 90 % de la moyenne communautaire, ce Fonds structurel européen a pour but de les aider à réduire leurs difficultés économiques ainsi qu’à stabiliser leur économie. Eligible à ce fonds depuis son entrée dans l’UE en 2004, mais désormais plus riche, la République tchèque pourrait perdre, selon le chef du gouvernement tchèque, jusqu’à 100 milliards de couronnes dans le cadre du prochain budget sur la période 2021-2027.
Une possibilité réelle qui intervient alors que ce même Andrej Babiš est sous le coup de soupçons de conflits d’intérêts en lien avec son ancienne société d’agro-alimentaire Agrofert. Un audit préliminaire de la Commission européenne estime ainsi que le Premier ministre tchèque a usé de sa position pour favoriser l’obtention de fonds européens par Agrofert, bien qu’il ait placé sa compagnie dans des fonds fiduciaires.En attendant, la réunion des ambassadeurs tchèques à Prague se déroule jusqu’à vendredi, et accueille à cette occasion également le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney qui discutera à Prague, le 27 août, du départ prévu du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le ministre des Affaires étrangères néerlandais Stef Blok, autre invité de la réunion, est également dans la capitale tchèque ce lundi. Au programme des discussions, les possibilités de coopération entre le Benelux et le groupe de Visegrád (République tchèque, Slovaquie, Hongrie et Pologne) présidée actuellement par la République tchèque.