Les études payantes en Tchéquie: pas avant 2014

Ondřej Liška, photo: CTK

Le gouvernement a donné son feu vert au projet de réforme des écoles supérieures. Le dit Livre blanc, soumis par le ministre de l’Education, Ondřej Liška, modifie la position des écoles supérieures, instaure un système de prêts pour les étudiants et compte sur l’introduction des études payantes, mais pas plus tôt que dans 5 ans.

Ondřej Liška,  photo: CTK
En présentant son projet, lundi à l’issue de la réunion ministérielle, le ministre Ondřej Liška a expliqué que le premier objectif de la réforme des écoles supérieures était de créer un système de prêts avantageux pour les étudiants. L’introduction des études payantes ne viendrait en ligne de compte qu’après plusieurs années du fonctionnement des prêts dans la pratique, c’est dire que cette décision n’appartiendra sûrement pas au gouvernement actuel, a souligné le ministre d’après lequel, l’Etat prêterait aux étudiants jusqu’à 40% de leurs frais, soit près de 3000 couronnes par mois. L’avantage de ces prêts à bas taux d’intérêt consisterait dans leur remboursement reporté à la période d’après la fin des études, au moment où les jeunes diplômés trouveraient un emploi :

« Le principe le plus important de la réforme proposée est l’augmentation des chances, l’accès plus facile aux études supérieures, donc une égalité des chances par rapport au système actuel qui discrimine les jeunes des milieux défavorisés. »

Le Livre blanc promet plus d’autonomie aux universités. Les réactions des milieux académiques sont pourtant nettement négatives. Ceux-ci craignent justement pour leurs libertés académiques, en reprochant au ministre de laisser irrésolu le financement insuffisant des facultés. On écoute le recteur de l’Université Charles, Václav Hampl :

« Nous nous inquiétons beaucoup pour l’autonomie des écoles supérieures. Bien que le Livre blanc la garantisse dans ses déclarations, les stipulations concrètes suscitent des craintes pour l’application pratique de cette autonomie. Le document laisse entièrement de côté la situation difficile des facultés humanitaires. Il ne mentionne point l’enseignement de la médecine qui est des plus importants. De notre point de vue, il y a toute une série de risques. »

Le Livre blanc du ministre « Vert » a suscité une critique également auprès de ses partenaires chrétiens-démocrates. Ces derniers lui reprochent de ne pas spécifier quelles couches de la population seraient concernées par les études payantes, ou encore, de traiter d’une question aussi cruciale sans que le texte de loi sur les écoles supérieures soit préparé. Quant à l’opposition social-démocrate, elle n’arrive pas à comprendre que le gouvernement dit oui aux études payantes face à la crise économique. L’auteur du Livre blanc, M. Liška, assure que le débat sur la reforme des écoles supérieures n’est pas terminé et que l’introduction des études payantes dans les écoles supérieures tchèques ne se fera pas avant 2014.