Les meilleurs comédiens tchèques récompensés par la muse Thalie

Prix Thalie: Blanka Bohdanova, photo: CTK

En République tchèque comme ailleurs, le mois de mars est une période de remise des prix. Les meilleurs films, acteurs de cinéma, chanteurs et chansons de l'année 2001 ont déjà été couronnés. Samedi dernier, le temps était venu de distribuer des récompenses dans le domaine du théâtre, de l'opéra, de l'opérette et du ballet. Magdalena Segertova a suivi la cérémonie.

Prix Thalie: Blanka Bohdanova,  photo: CTK
La remise des prix Thalie est un événement prestigieux et attendu avec beaucoup d'impatience. Tout d'abord, parce que la soirée Thalie a lieu au Théâtre national de Prague. Chaque année, c'est la first lady du pays et ancienne comédienne, Dagmar Havlova, qui donne le lustre à la soirée en remettant l'un des prix Thalie, destiné à un acteur exceptionnel, qui s'est inscrit à jamais dans l'histoire du théâtre tchèque. Dans la salle on est habitué à voir, à part le couple présidentiel, ceux qui se sentent le mieux sur la scène : les candidats aux prix, souriants, émus, un brin nerveux, et... les lauréats de l'année précédente, chargés de remettre les Thalies à leurs collègues. Souriants, émus et nerveux, eux aussi... Devant le petit écran, des millions d'amateurs de théâtre. Souriants, émus et nerveux ? Probablement oui.

Prix Thalie: Josef Somr,  photo: CTK
Dans cette atmosphère hors du commun, les lauréats des prix Thalie 2001 ont été proclamés. Comme chaque année, le jury affirme avoir fait le tour du pays et avoir vu des dizaines de spectacles à Prague et aussi dans les régions. Or, cette fois-ci, ce sont les théâtres pragois qui ont récolté presque tous les Thalies. Un succès de rêve notamment pour le café-théâtre Viola, un endroit intime et convivial, célèbre par ses soirées littéraires, poétiques et musicales : deux légendes du théâtre tchèque, Blanka Bohdanova et Josef Somr, qui jouent, au Viola, dans la pièce de Donald L. Coburn, Le Gin, ont reçu les prix des meilleurs comédiens. Donnons maintenant la parole à la chanteuse qui a gagné dans la catégorie opérette et comédie musicale et dont le nom vous n'est certainement pas inconnu : Marta Kubisova. L'une des chanteuses les plus populaires des années 60, coupée, sous le régime communiste, de son métier, elle se produit actuellement sur une petite scène pragoise, appelée Ungelt. Dans la comédie musicale d'Andrew Lloyd Webber, Tell me On a Sunday, elle incarne une jeune femme qui essaye d'obtenir la "green carte", afin de pouvoir vivre aux Etats-Unis. Avant la remise des Thalies, Marta Kubisova m'a dit :

Marta Kubisova,  photo: CTK
"La nomination aux Thalies m'a un peu surprise. Bien sûr que je voudrais recevoir ce prix. Mais c'est surtout le théâtre Ungelt qui le mériterait. Pour moi, le travail sur ce "one woman show" a été assez épuisant, à cause de mes ennuis de santé. En fait, je n'ai jamais rêvé de jouer dans une comédie musicale, cela m'a paru ennuyeux : chanter trois notes au début et trois notes à la fin du spectacle. Mais ce rôle-là, j'ai été un peu obligée de l'accepter. M. Webber est un auteur très exigeant et c'est lui-même qui m'a choisi. C'était un honneur pour moi."

Auteur: Magdalena Segertová
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