Les pirates tchèques prêts à entrer au gouvernement pour une première mondiale
Par un vote d’une majorité de ses membres lundi soir, le Parti pirate tchèque a entériné sa participation à la coalition gouvernementale en formation à Prague. Ce serait une première en Europe et dans le monde, car aucun parti pirate n’a jusqu’ici été représenté dans un cabinet.
L’internationale des partis pirates (PPI) en convient : « malgré une victoire extrêmement aigre-douce », le Parti pirate tchèque est en passe de marquer l’histoire car aucun de ses partis frères (39 en tout au sein de la PPI) n’a eu de ministres jusqu’ici.
Un temps donné favori des sondages, le Parti pirate tchèque a subi de plein fouet les effets du vote préférentiel grâce auquel électeurs ont largement favorisé le parti STAN (Maires et indépendants), avec lequel il avait formé une coalition et ses listes électorales.
Avec seulement quatre députés au final, le Parti pirate sort malgré tout son épingle du jeu et s’apprête à occuper trois ministères, en tout cas si les négociations aboutissent et si le président de la République nomme ce gouvernement en cours de formation.
Ivan Bartoš, chef du Parti pirate :
« Nous avons entamé les négociations post-électorales sur la base de la stratégie de la coalition des Pirates et STAN. Cette volonté était déjà manifeste avant les élections. C'était la volonté de former un futur gouvernement sur la base de partis d'opposition démocratiques. »
« Par rapport à d'autres pays où les gouvernements sont formés, les négociations ont été très rapides et intenses. Nous avons présenté au Parti Pirate les critères négociés de l'accord de coalition et le programme. Je pense qu'étant donné que la coalition des Pirates et STAN était le maillon faible, par rapport à la coalition SPOLU, qui a eu beaucoup plus de succès, nous avons réussi à négocier de bonnes conditions. »
« En fait, les débats et les présentations ont été intenses toute la semaine. Les membres du Parti Pirate ont évalué la plate-forme de l'accord de coalition et les priorités que nous voulons mettre en œuvre au sein du gouvernement, conformément aux promesses faites aux électeurs. 840 000 personnes en tout ont voté pour la coalition. C'est avec cet engagement que nous sommes avons demandé à nos membres de se prononcer. Les informations sur l'indécision des Pirates, que j'ai dû commenter dans les médias toute la semaine, se sont révélées fausses. »
Qu'attendez-vous de la rencontre de mercredi entre le président de l'ODS et Premier ministre désigné, Petr Fiala, et le président de la République Miloš Zeman ? Une procédure est-elle en cours de discussion au sein des coalitions au cas où le Président refuserait de nommer l'un des ministres candidats ?
Ivan Bartoš : « J'ai parlé à Petr Fiala de son débat avec le Président. Je ne me risquerais pas à prédire trop rapidement l'évolution de la situation. Petr Fiala, le candidat au poste de Premier ministre, doit rencontrer le président mercredi. Lors de la réunion, il annoncera les noms et les profils des candidats. Ne nous emballons pas. Jusqu'à présent, la plupart des événements qui se sont produits après les élections ont été très différents de ce que tout le monde avait prédit. Personnellement, j'espère que nous suivrons la voie normale, qui est également prévue par la Constitution de la République tchèque. »
Ivan Bartoš est pressenti au poste de ministre du Développement régional et de la numérisation. L’un des postes qui pourrait faire l’objet d’objections de la part du chef de l’Etat est celui de ministre des Affaires étrangères, qui devrait être issu des rangs pirates mais la diplomatie reste une chasse gardée de très près par M. Zeman depuis le début de son premier mandat.