« Les relations entre la Tchéquie et les États-Unis resteront positives »

Donald Trump

Comme ailleurs dans le monde, l’investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche ce lundi et l’entrée en vigueur du cessez-le feu à Gaza dimanche concentrent l’essentiel de l’attention des médias en Tchéquie aussi. Invité de la Radio tchèque dimanche, le ministre des Affaires étrangères, Jan Lipavský, s’est exprimé sur ces différents sujets, sans oublier l’évolution de la situation chez le voisin slovaque.

Après que le président Petr Pavel a déclaré qu’il s’agissait d’une « étape importante sur la voie du renforcement de la stabilité et du rétablissement de l’espoir dans la région », le chef de la diplomatie s’est, lui aussi, félicité de l’accord annoncé en milieu de semaine dernière par le Qatar et les États-Unis portant sur une trêve des combats dans la bande de Gaza, après de longues et difficiles négociations, et surtout plus de quinze mois de guerre entre Israël, à qui la Tchéquie n'a jamais cessé de manifester un soutien à tout épreuve, et le Hamas. Dimanche, la première phase de ce cessez-le-feu, qui a abouti également à la libération d’otages, est donc entrée en vigueur et, aux yeux de Jan Lipavský, il s’agit là aussi d’une étape sur un chemin qui, comme il l’espère, permettra de mettre fin à la guerre :

Jan Lipavský | Photo: Zuzana Jarolímková,  iROZHLAS.cz

« C’est une bonne nouvelle. C’est une nouvelle importante qui confirme que les accords dont nous avons entendu dire, jeudi et vendredi derniers, qu’ils avaient été négociés, sont bel et bien appliqués. Il y a déjà eu plusieurs accords de cessez-le-feu jusque là, mais ils ne sont jamais allés jusqu’à la libération d’otages et de prisonniers. En même temps, nous savons qu’il pourrait y avoir d’autres phases de négociations de paix, et je veux donc croire que la situation évoluera dans ce sens. »

Ce cessez-le-feu est entré en vigueur dimanche, soit la veille de la cérémonie d’investiture de Donald Trump à Washington. Malgré ses diverses déclarations ces dernières semaines, qui ont suscité de multiples réactions et craintes en Europe, la perspective du  retour aux affaires du nouveau président américain ne semble pas inquiéter outre mesure les dirigeants tchèques. Ainsi, après que le président Pavel a insisté sur la nécessité de « garder [son] calme » et « de voir à quoi ressemblera l’administration [de Donald Trump] », Jan Lipavský s’est dit convaincu que c’est un lien de confinance qui continuera d’unir Prague et Washington :

F-35 Lightning II | Photo: Zuzana Jarolímková,  iROZHLAS.cz

« Je m’attends à ce que ces relations restent positives et continuent à se développer aussi bien qu’elles se sont développées ces dernières années. Il ne s’agit pas seulement des grandes choses, comme les avions de combat F-35 ou certains des investissements importants réalisés par des sociétés privées tchèques aux États-Unis. Je pense que la situation sécuritaire actuelle, très agitée, montre que la Tchéquie est un bon allié et les États-Unis en sont conscients. »

Moins positives, en revanche, depuis le retour au pouvoir de Robert Fico, sont les relations entre Prague et Bratislava. L’évolution de la situation en Slovaquie n’en reste pas moins suivie d’un œil très attentif en Tchéquie, à l'image de la visite, vendredi dernier à Kiev, du chef de l’opposition, Michal Šimečka, qui a été reçu par Volodymyr Zelensky. Alors que le président ukrainien et le Premier ministre slovaque se livrent une guerre verbale ouverte depuis le début de l’année, le chef de la diplomatie tchèque a souligné que le plus important était que la Slovaquie, à l’échelle de l’Union européenne, continue de soutenir l’Ukraine.

Volodymyr Zelensky et Michal Šimečka | Photo: Pavlo Bahmut,  Sipa Press/Profimedia

Quant à un éventuel retrait de la Slovaquie de l’UE et de l’OTAN, suite aux propos en fin de semaine dernière du vice-président du Conseil national, Tibor Gašpar, là aussi Jan Lipavský s’est exprimé sur un ton à la fois neutre et rassurant :

« Une chose est la politique slovaque intérieure, où effectivement cette question résonne. La Slovaquie est, bien entendu, un pays souverain et indépendant, et c’est donc à elle, et uniquement à elle, qu’il appartient de décider de sa place. Toutefois, j’ai le sentiment que ces voix restent jusqu’à présent très isolées et qu’il s’agit encore une fois davantage d’une volonté de relancer le débat plutôt que d’un engagement réel de la Slovaquie dans cette voie. »

Par ailleurs, malgré le refroidissement des relations entre Prague et Bratislava, Jan Lipavský a confirmé qu’il avait invité son collègue slovaque, Juraj Blanár, à venir lui rendre visite à Prague et que l’organisation de cette rencontre n’était désormais plus qu’une question d’ordre technique.