Les thèmes européens et économiques au menu des conversations de Stanislav Gross en France

Le Premier ministre tchèque Stanislav Gross et le Président français Jacques Chirac, photo: CTK
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Le Premier ministre tchèque, Stanislav Gross, a effectué, les 15 et 16 février derniers, un voyage officiel en France. Nous vous donnons un récapitulatif de certains points intéressants de ce voyage.

Le Premier ministre Stanislav Gross et le chef du gouvernement français Jean-Pierre Raffarin,  photo: CTK
Emboîtant le pas de son prédécesseur, Vladimir Spidla, qui s'était rendu en France, il y a trois ans, c'est à Paris que le plus jeune Premier ministre d'Europe, Stanislav Gross, 35 ans, a ouvert sa visite officielle dans ce pays. Rien d'étonnant à ce que, outre les questions bilatérales, une grande attention lors des conversations qu'il a eues avec les représentants français ait été vouée à l'Union européenne. Ceci au moment où - comme le révèlent les sondages - les Tchèques seraient la nation la plus eurosceptique. Ainsi la République tchèque serait-elle un pays à risque, en ce qui concerne la ratification du Traité constitutionnel ? Une réponse du chef du gouvernement français, Jean-Pierre Raffarin.

« Les amis ne sont jamais des risques. Et donc, la République tchèque bénéficie de notre confiance. Nous pensons que chaque pays sur ce sujet a des débats nationaux, des débats qui sont légitimes, mais nous pensons que le débat de la Constitution européenne est un débat historique qui dépasse l'ensemble des problèmes de chacun de ces pays. C'est vrai en France, c'est vrai en République tchèque, c'est vrai dans l'ensemble de l'Union européenne. Pour nous, la Constitution européenne est un rendez-vous d'histoire, c'est un rendez-vous très important pour que l'Europe puisse faire entendre sa voix... Nous sommes confiants dans le choix, le moment venu, que la République tchèque pourra faire. C'est un sujet qui est très important pour nous. Nous pensons que nos pères ont fait l'Union européenne pour la paix à l'intérieur de nos frontières. Notre génération doit faire l'Europe renforcée, l'Europe pour la paix dans le monde. Ce n'est pas un choix de court terme, ce n'est pas un choix d'égoïsme, c'est un choix d'histoire, un choix universel, c'est le choix pour que l'Europe fasse entendre sa voix dans un monde qui, s'il n'est pas équilibré, ne sera pas un monde de paix. Dans ces circonstances, nous pensons que les peuples débattant, discutant, pourront adhérer à ce projet de Constitution qui est porteur de paix. De ce point-là, nous avons confiance dans nos amis ».

La question de la Constitution a marqué, aussi, le volet « européen » des entretiens de Stanislav Gross avec le Président français Jacques Chirac.

Le Premier ministre tchèque Stanislav Gross et le Président français Jacques Chirac,  photo: CTK
« La position du gouvernement tchèque est identique à celle du gouvernement français. L'argument du parti d'opposition, l'ODS, selon lequel la Constitution serait un projet de forces de gauche européennes a amusé le Président Chirac ». C'est ce qu'a noté, à l'issue de la rencontre au palais de l'Elysée, le Premier ministre tchèque... Il a pu se féliciter en outre de la promesse du Président français d'encourager les entreprises françaises dans leur volonté d'engager dans leurs grands projets des entreprises tchèques. Selon Stanislav Gross, la France réalise bien que la République tchèque représente une grande opportunité pour les entrepreneurs français. Une opportunité qui est bien évidemment réciproque, ce dont témoigne le fait qu'un groupe d'une trentaine d'entrepreneurs tchèques faisait partie de la délégation tchèque. Ils ont pris part à un forum économique tchéco-français, dans l'enceinte de la Chambre de commerce et d'industrie de Lyon. Un accueil très chaleureux leur a été réservé par son président, M. Jean-Paul Mauduy.

« Ici, vous êtes dans la maison de l'entreprise. Et que je sache, que ça soit dans votre pays ou dans le mien, les hommes et les femmes qui créent la ressource pour permettre à nos pays de se développer, ce sont les entrepreneurs. Je tiens à vous dire combien je suis heureux de vous accueillir là, parce que les relations entre votre pays et notre région sont importantes. Au total des exportations de la France vers votre pays, notre région représente 15%. Cela s'explique très probablement par la très vieille tradition industrielle ».

« La République tchèque se rend pleinement compte de l'importance de la région de Lyon, pour l'avenir notamment », a déclaré par la même occasion Stanislav Gross. Le fait que l'on y trouve neuf universités et un grand nombre de laboratoires, d'établissements de recherche et de scientifiques ne peut, selon ses propres mots, qu'accentuer cet intérêt. Et le Premier ministre d'ajouter :

« Nous ne sommes pas arrivés ici en demandeurs, mais pour offrir une coopération avantageuse pour les deux parties. La République tchèque a de grandes ambitions et possède beaucoup d'entreprises prospères. Dans le secteur industriel, nous avons la chance de regagner les positions que la Tchécoslovaquie occupait avant la Seconde Guerre mondiale ».

Au menu du voyage du Premier ministre tchèque en France figurait aussi une brève escale à Dijon, marquée par une rencontre avec le président du Conseil régional François Patriat ainsi que le maire de la ville, François Rebsamen. La presse régionale a accordé une grande attention à cette visite, citant les paroles de Stanislav Gross qui a déclaré : « Ce sera la coopération régionale qui jouera un rôle considérable dans la construction européenne. L'Europe est un instrument qui doit assurer le maintien des valeurs que nous partageons aujourd'hui ». Et le quotidien Le Bien public de clôturer son article consacré à l'événement par une jolie formule : « ...les drapeaux européens, au parfum slave, flottaient dans la capitale bourguignonne ».