Les travaux manuels de retour dans les écoles tchèques ?

Photo illustrative: Štěpánka Budková

Comment construire un nichoir pour les oiseaux ou comment se servir d’une perceuse : c’est aussi cela qu’apprennent les élèves du second cycle de l’enseignement primaire en République tchèque, l’équivalent du collège en France, lors des cours de travaux manuels. Auparavant obligatoires et aujourd’hui presque disparus, ces cours pratiques pourraient être bientôt réintroduits dans la majorité des écoles grâce aux efforts de l’Association tchèque des petites et moyennes entreprises et du ministère de l’Education qui visent à sensibiliser les jeunes aux métiers manuels et techniques.

Photo illustrative: Štěpánka Budková
A la place de la tête, il faut faire travailler les mains. Les cours de travaux manuels sont généralement très populaires auprès des élèves. Leur principal objectif : développer l’habileté manuelle et technique des enfants en leur apprenant à utiliser les outils adéquats ou à choisir une bonne méthode de travail.

Obligatoires encore dans les années 1990, les travaux manuels, de même que les cours pratiques de cuisine ou de jardinage, ont petit à petit cédé la place à l’enseignement des langues et de l’informatique. Actuellement, ils sont proposés dans un peu moins d’un tiers des écoles, souvent seulement sous forme de matière en option, et ce même si la plupart des enseignants soulignent l’importance de ce type d’éducation. Parmi eux, Jarmila Pavlišová, directrice de l’Ecole du Lieutenant-général František Peřina, située dans le VIe arrondissement de Prague :

« Les cours de travaux manuels font partie de l’éducation générale. Ils sont destinés aux garçons comme aux filles. »

Cette opinion est confirmée également par un des élèves, Dominik, selon qui les travaux manuels ne sont pas inutiles et représentent au contraire une forme de préparation à la vie future. Pourtant, les écoles doivent de plus en plus souvent faire face au manque d’ateliers aptes à accueillir ces cours pratiques, à la pénurie du personnel autorisé à les enseigner, ou encore à l’absence de moyens financiers qui permettraient de moderniser les équipements nécessaires.

Cette réalité déplaît notamment à l’Association tchèque des petites et moyennes entreprises qui déploie tous ses efforts afin de réintroduire des cours de travaux manuels dans les programmes éducatifs des écoles tchèques. Après plusieurs discussions menées avec les principaux représentants du gouvernement, l’Association a annoncé vouloir motiver les écoles à se procurer non seulement un équipement de base, mais également par exemple des jeux de construction mécaniques ou des imprimantes 3D, tout en bénéficiant des fonds européens. Selon son président, Karel Havlíček, il faut également permettre aux enseignants des travaux manuels de donner des cours simultanément dans plusieurs écoles, ou encore exploiter au maximum les ateliers déjà existants :

Photo illustrative: Martin Karlík,  ČRo
« Nous voulons aussi motiver les écoles primaires et secondaires qui possèdent des ateliers à partager leurs locaux avec les élèves d’autres écoles. »

Bien que le ministère de l’Education n’envisage pas de rendre les cours de travaux manuels obligatoires et laisse la responsabilité de les réintroduire ou non principalement aux directions des écoles, il est d’accord avec la plupart des changements proposés et vise à modifier désormais les programmes scolaires. Adjoint à la ministre, Václav Pícl poursuit :

« Nous voulons changer, dans le cadre de révisions des programmes éducatifs des écoles, le contenu de certains cours et surtout les compétences que les élèves devraient acquérir. »

Le gouvernement, ainsi que les entreprises croient qu’un plus grand soutien à ces cours pratiques pourraient prochainement augmenter l’intérêt des élèves des primaires pour intégrer les établissements de l’enseignement secondaire professionnel et technique. Ces dix années dernières, ceux-ci ont enregistré une importante baisse du nombre de leurs candidats.