Les voyages du président de la République
Après un long voyage en Chine, le président de la République, Vaclav Klaus, a, de nouveau, fait ses valises. Cette fois-ci, il passe trois jours au Liban. Le président tchèque voyage-t-il beaucoup ou même trop ?
C'est la première fois que Vaclav Klaus, en tant que président, se trouve en visite officielle dans un pays arabe. La raison d'un tel voyage ? Selon le président, après l'entrée de la Tchéquie dans l'Union européenne, il faut démontrer qu'elle ne s'isole pas, et Vaclav Klaus d'expliquer encore : « Nous ne devons pas rester ensorcelés à l'intérieur de l'Europe et, pour cela, il est bon que le premier voyage ait lieu en dehors de l'Union. Cela veut dire que nous ne sommes pas un pays oublié quelque part au sein de l'Union ». Bouleversé, encore au début des années quatre-vingt-dix, par une guerre civile, le Liban vit aujourd'hui dans la paix et le calme. Reçu par les plus hautes personnalités libanaises, le président de la République, le Premier ministre et le président du Parlement, Vaclav Klaus a expliqué les objectifs de cette visite : « Nous désirons être visibles au Proche-Orient. Depuis le début de cette année, nous avions l'ambition de rendre visite à un pays arabe, en l'occurrence, la porte d'entrée dans ce monde ».
Pour en revenir aux nombreux voyages du président tchèque à l'étranger, comme les analyse l'hebdomadaire Tyden, on remarque qu'ils sont, en général, plus courts que ceux de Vaclav Havel. Une exception : le récent voyage en Chine qui a duré douze jours. Vaclav Klaus ayant beaucoup voyagé en tant que Premier ministre, en ce qui concerne le côté officiel, mais aussi en privé, il ne s'agit plus de voyages de courtoisies, mais surtout de visites de travail. Le choix des pays est différent, lui aussi. Le chef de l'Etat tchèque s'est rendu deux fois en Russie et la semaine dernière en Chine. Vaclav Havel émettait des réserves à l'égard de la Russie pour des raisons historiques et pour la situation en Tchétchénie. Il n'y fit qu'une seule visite. L'ancien président ne s'est pas rendu en Chine communiste en raison de la violation des droits de l'homme dans ce pays, surtout au Tibet. Par contre, une visite officielle aux Etats-Unis et une rencontre avec le président américain manquent à l'actif de l'actuel président tchèque. Il semblerait que les réserves formulées par Vaclav Klaus à l'égard de la guerre en Irak soient à l'origine de cette importante lacune dans les voyages du président.
Une constatation intéressante de l'hebdomadaire Tyden : le goût des voyages à l'étranger du chef de l'Etat tchèque serait une des sources de la hausse de sa cote de popularité.