L'Etat distribue de l'argent qu'il n'a pas
Dans un article du supplément économique de Mlada fronta Dnes, Jana Klimova, explique comment l'Etat distribue un argent qu'il n'a pas. Une lecture d'Omar Mounir.
Lors des trois dernières années, lit-on dans l'article, l'Etat a promis et a même entamé dans une large mesure l'argent attendu de la privatisation des grandes firmes nationales. L'ennui est que les privatisations se déroulent à un rythme beaucoup plus lent que prévu, alors que de nouvelles demandes tombent, ajoute l'auteur avant d'en arriver à certaines conclusions : les fonds du logement et du transport seraient sans dotation alors que, à l'heure actuelle, ils devaient avoir reçu 45 milliards de couronnes ; le sort d'une partie des dettes de l'Etat n'est pas claire, alors que le remboursement des dommages écologiques tardent à venir. Et de citer la porte-parole du fonds du patrimoine national, Jana Viskova, qui se demande s'il n'y a pas lieu de réclamer le report des paiements pour l'an prochain. Les dépenses aussi bien que les recettes du fonds devraient être de 170 milliards de couronnes, cette année, ce qui est réduit de 20 milliards de couronnes déjà. Le fonds s'attend à des entrées d'argent, mais de l'ordre de 110 milliards de couronnes seulement, que rapporteraient notamment les ventes des Telecom tchèques, de la Radiocommunication tchèque, et de l'usine de la liqueur Becherovka.
En attendant où trouver l'argent frais dont l'Etat a besoin ? A cette question répond dans le même supplément Martina Patockova : le ministère des Finances va recourir à des emprunts étrangers. Ce n'est pas dans les usages de l'Etat tchèque de recourir à des emprunts étrangers en devises mais ça se ferait. La Tchéquie est le pays d'Europe centrale qui en use le moins jusqu'à présent. Selon le ministre des Finances, Jiri Rusnok, l'opportunité de lancement d'un emprunt obligataire est à l'étude. Aucun chiffre n'est apparemment avancé. Mais l'endettement total de l'Etat serait de 350 milliards de couronnes. Les décisions seraient prise lors de la seconde partie d'août, sur proposition du ministre des Finances, après consultation de la banque centrale.