L'exposition Vladimir Modry
Le manège Wallenstein accueille une exposition de tableaux de Vladimir Modry, peintre né en 1907 et décédé en 1976, peu connu de son vivant, puisque placé par le régime en marge de la vie artistique. Modry est resté un outsider, son oeuvre ne convenait pas au contexte de l'époque, étant absolument différente, unique et isolée.
Les tableaux de Vladimir Modry surprennent par leurs dimensions, leurs couleurs très vives et leurs motifs. Le visiteur s'arrête longuement devant ses paysages magiques de formes et couleurs oniriques et ses paradis pleins de symboles. Le directeur de la Galerie nationale, Milan Knizak, explique:
"Vladimir Modry représente un chapitre tout à fait spécial et peu connu de l'art tchèque et européen. Son chemin artistique fut difficile. Après des études à l'école des beaux-arts de Prague, il est rentré dans sa ville natale, Plzen, où il a pris une part active à la résistance. En 1948, il a quitté le Parti communiste en signe de désaccord avec le putsch. Cela lui a valu une excommunication de la société, aussi bien artistique que politique. Isolé de ses contemporains, gravement malade - à la fin de sa vie, on lui a amputé les jambes, Modry a pourtant créé une oeuvre optimiste qui témoigne du rapport envers la beauté et l'homme en tant qu'être fier et invincible. Son oeuvre est forte et originale: difficile de trouver un parallèle avec la création de l'époque en Europe. Dans certains travaux, il renoue, inconsciemment, avec le panneau Renaissance décoratif, on trouverait chez lui des connotations avec l'art de l'Inde ou de l'Extrême-Orient, dans la liaison avec la nature et la non-accentuation de l'homme en tant que partie intégrante. Sur ses tableaux inspirés de motifs littéraires, le principal est Don Quijot toujours accompagné de Sancho Panza. Ses paradis adorent la flore et la faune en symbiose de couleurs: l'homme et la femme qui y apparaissent ne dominent pas le tableau, mais font partie intégrante du paradis, ayant la même importance que les animaux, les plantes, les reflets dans l'eau. Modry anticipe les attitudes humanistes devenues évidentes dans l'art à la fin du XXe siècle. Il a souhaité transmettre ses visions, se souciant peu du goût répandu, et c'est pourquoi il différait tant..."